Quand elle a accueilli un enfant de l’assistance en 1933, cette famille n’envisageait probablement pas que ce n’était que le premier d’une longue liste….
L’histoire de cette famille d’accueil finit en 1953 lorsque que le dernier enfant, Jean-François, part après 2 ans de présence. Pourquoi ce départ ? Parce que Mme Catusse a atteint la limite d’âge de 65 ans. Son dossier de retraite permet de reconstituer la liste des 49 enfants qu’elle aura accompagné pour quelques temps (de 3 semaines à plus de 7 ans).
Mme Catusse a eu un fils qu’elle a élevé jusqu’à ce qu’il prenne son envol. Quelques années plus tard, alors qu’elle a 42 ans, elle accueille un premier enfant de l’assistance, puis d’autres… Il est fort à parier qu’elle éduquera ces enfants « comme les siens », beaucoup plus nourrice que « garde des pupilles de l’Etat » tel que l’annonce son titre officiel.
La première enfant restera probablement gravée dans sa mémoire. Elle s’appelle Marie. A son arrivée elle a 3 ans et restera dans la famille d’accueil jusqu’à ses 10 ans. Marie, devenue adulte et maman, verra sa propre fille placée dans cette même famille d’accueil pour quelques mois.
Marie avait une autre particularité. Elle faisait partie des enfants dits de Constantine, enfants de l’assistance publique placés en Aveyron. Quel choc de température, de culture et quel voyage entre l’Algérie et l’Aveyron !
Après Marie, ce sont Justine, Christian, Marie, Yvonne, Henri, Rebiha, tous enfants de Constantine qui viendront chez Mme Catusse, et ce jusqu’à la guerre.
A partir de 1940, les enfants sont, plus généralement, nés en Aveyron.
Le dossier de retraite de Mme Catusse laisse apparaitre qu’elle a accueilli des enfants de tous les âges (de 1 mois à 8 ans), mais plus généralement à partir de 2 ans.
Pendant la seconde guerre mondiale, on dénombre jusqu’à 15 enfants chez la famille Catusse !
Les visites de l’inspecteur à la famille d’accueil ne sont pas conservées. Impossible de savoir les conditions d’accueil, de santé et raison de la présence des enfants. Pas de trace non plus des plaintes ou réclamations éventuelles de Mme Catusse. C’est donc vers la mémoire orale de la famille, des voisins, de l’ancien maire, mais aussi les archives familiales ou scolaires qu’il faut se retourner pour permettre d’en savoir plus sur l’histoire de ces enfants assistés et de leur nourrice.
Vous qui cherchez des informations sur vos ancêtres abandonnés, orphelins, trouvés, moralement abandonnés, qui ont été placés dans des familles, n’oubliez pas de rechercher la nourrice et les autres enfants qui ont pu les côtoyer. Cela pourra potentiellement vous ouvrir de nouvelles pistes de recherche.
Cet article a été réalisé dans le cadre du challenge UproG de décembre 2023 sur le thème imposé "un enfant de l'assistance".
Photo : collection personnelle - Images d'illustration
© 2023 Généalanille
Article publié le 28 décembre 2023
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