Pourquoi nos ancêtres ont-ils appris la sténographie ? Que se cache-t-il derrière cet apprentissage ?
La sténographie a pour but d’écrire aussi vite que l’on parle, et ce, grâce à des signes conventionnels. Cette technique existe depuis de nombreuses années mais n’est pas pratiquée par tous. Alors que l'instruction obligatoire laïque et gratuite n’est instituée qu’en 1882, la sténographie, elle, a déjà vu se déployer plusieurs méthodes. En France, on peut en effet citer la méthode Cossard publiée en 1651.
Développée en 1860, la sténographie d’Emile Duployé connait un vif succès au début du XXe siècle avec notamment de nombreuses rééditions de son ouvrage « Méthode pour apprendre, sans maître, en 2 heures ». Des cartes postales rappelant quelques signes sont éditées et distribuées, particulièrement lors des expositions universelles.
Emile Duployé fonde, par ailleurs, l’Institut sténographique de France dans le 6ème arrondissement de Paris, et l’une de ses devises est « Abréger les travaux, c’est prolonger la vie ».
Réservée, à l’origine, aux hommes, la sténo est enseignée dans les cours professionnels administratifs, visant ainsi à faciliter la capacité, pour les apprenants, de prendre plus vite en note les instructions qui leur étaient données.
Avec la première guerre mondiale, c’est une nouvelle population qui est formée à la sténo. Edouard Herriot, maire de Lyon, installe une première école de blessés dans le 3ème arrondissement de sa ville et plusieurs centres seront rapidement ouverts en 1915 et 1916 dans toutes les régions de France. Parmi elles, on peut citer l’école de Montpellier où les élèves peuvent suivre, outre des cours d’enseignement général et d’apprentissage de métier manuel, des cours d’écriture gauchère, et de sténodactylographie. Les écoles de rééducation des mutilés n’hésitent pas à communiquer sur l’apprentissage de la sténo dans leurs sections commerciales.
Pour les filles, l’apprentissage de la sténo se développe, entre autres, grâce à la méthode Pigier, dont les cours offrent la possibilité, dans des écoles professionnelles, de suivre les cours qui leur permettront de devenir secrétaire : dactylo, sténo, télégraphie puis téléphonie.
En province, les cours de sténo sont dispensés par les religieuses, dans les écoles privées mais aussi par les institutrices dans les écoles primaires supérieures. Plus tard, ces cours seront également dispensés dans les écoles industrielles et ménagères avant d’être intégrés dans les formations de type CAP/BEP ou Bac Pro.
C’est principalement dans les archives familiales qu’il faut se tourner : carte d’élève de l’établissement Pigier, diplôme d’un institut ou certificat d’un syndicat professionnel, ou cahier de brouillon et d’exercices, bulletins scolaires.
Si votre ancêtre a suivi un cursus commercial, vous pouvez rechercher dans les programmes de l’école pour vérifier si des cours de sténo étaient dispensés. Les archives liées à l’enseignement scolaire (examens, palmarès, revue d’anciens élèves) seront également à consulter.
Quant à vous, vous pouvez apprendre à écrire en sténo en suivant les méthodes anciennes numérisées disponibles, par exemple, sur le site Gallica.
Des moyens plus modernes, sites internet ou tutos audiovisuels vous permettront peut être de maitriser cet outil …
et d’échanger avec vos amis d'une manière qui paraitra secrète aux yeux des autres !
© 2025 Généalanille Article publié le 17 mars 2025
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