Quelles listes nominatives ou recensement peuvent permettre de pister des ancêtres pendant la seconde guerre mondiale ? Quelques éléments de réponse.
Un recensement selon la définition est une liste à un moment donné de toutes les personnes d’un pays, d’une ville ou répondant à un critère.
Le recensement ne signifie pas pour autant que tous les noms soient connus ou diffusés. C’est le cas notamment de la population flottante dans les recensements de population.
Une liste nominative est un ensemble de noms de personnes. Elle peut contenir d’autres informations : prénoms, sexe, domicile, etc. La liste nominative peut ne rassembler que quelques noms correspondants à un critère.
Puisqu'il en sera fait mention plus bas, certaines listes nominatives correspondent à des fichiers, c'est à dire à des fiches cartonnées classées et contenant parfois autant, parfois plus d'éléments que sur les listes.
La première guerre mondiale a duré 4 ans. La seconde guerre mondiale a eu un destin différent. La stratégie de « Blietzkreg » (la guerre éclair) a vu l’Allemagne prendre rapidement le contrôle sur l’Europe.
A l’automne 1939, les civils de l’Est de la France sont évacués vers l’arrière zone. En mai 1940, c’est le grand exode : des millions de civils s’enfuient pour se réfugier dans leur famille, chez des connaissances, voire là où ils peuvent être accueillis. S'en suit une France coupée par une ligne de démarcation, des prisonniers, des déportés, des résistants, des débarquements et enfin la capitulation de l'Allemagne en 1945.
Pendant la seconde guerre mondiale, de nombreuses listes vont être demandées au gouvernement français soit pour vérifier la mise en place de nouvelles lois, soit pour organiser des secours, soit pour surveiller la population.
Quelles ressources pouvez-vous chercher ? Voici une liste non exhaustive.
Sinistrés, évacués, réfugiés. Ils sont sur la route comme civils pour trouver des refuges ailleurs.
On trouve, par exemple, des listes nominatives des réfugiés arrivés dans chaque commune d’un département en mai ou juin 1940. Nom, prénom, date et lieu de naissance, nationalité, profession, domicile, date d’arrivée. Ces listes permettront de savoir qui est où et de compléter les éventuels besoins de ces familles en ressources. Pour certains, on connait même la marque, le type et l’immatriculation de leur véhicule (s’ils ont eu assez d’essence...)
Par ailleurs des listes de réfugiés ont été diffusées dans la presse pour « rassurer » les familles. (On a parfois des petites annonces de familles qui recherchent "les leurs.")
Au moment de leur retour, ils sont à nouveau listés. On retrouve également des listes de demandes de dédommagement après la guerre.
2) Prisonniers de guerre
Suite à l’armistice, plus d’un million d’hommes français sont faits prisonniers de guerre. On trouve leur trace dans les livrets militaires et sur internet via la publication de listes (Gallica par exemple mais aussi les journaux publiés sur certains sites d'AD). Vous pouvez aussi patienter pour obtenir des informations dans les archives de la Croix Rouge.
Les premiers ont été capturés en 1943. Certains ont été rapatriés dans des camps de vos départements. On trouve les listes dans les fonds de préfecture ou d’affaires militaires des archives départementales.
Ils peuvent être devenus travailleurs libres avant d’être retournés dans leur pays. Ils peuvent aussi être passés par la Suisse dans le cadre des accords de Berne.
Peut-être savez-vous que certains naturalisés français ont été déchu de cette nationalité pendant la seconde guerre mondiale? On trouve aux archives départementales la liste de révision des naturalisés et pourquoi on souhaite qu’ils conservent leur nationalité ou pas. La déchéance est publiée au journal officiel.
Parmi les étrangers présents sur le territoire, tous ne sont pas, à priori, nos ennemis, mais peuvent le devenir du fait de l’engagement de leur dirigeant au côté de l’Allemagne d’Hitler. C’est le cas, par exemple de l’Italie et par conséquent des italiens. Ainsi, lors de la seconde guerre mondiale, on voit apparaitre des listes nominatives (ou des fichiers) d’étrangers par nationalité. Ce qui permettra probablement une surveillance plus facile.
Le recensement des juifs est probablement une des listes les plus évoquées dans l’histoire de la seconde guerre mondiale. Vous trouverez suffisamment de sources sur le sujet sans en rajouter ici.
Ils sont anarchistes, communistes, syndicalistes et sont surveillés de part leurs actions ou leurs courants de pensée. Enregistrés dans les listes de carnet B (supprimé en 1942), on les retrouve ensuite dans les listes S.
Des listes nominatives de personnel travaillant dans les usines travaillant pour la défense nationale sont établies dès janvier 1940. Outre les noms, prénoms, dates et lieux de naissance, on y apprend la qualification de leur emploi, leur date d’entrée dans l’entreprise et pour les hommes leur situation militaire.
Ces usines peuvent fabriquer de l’armement (bombes, fusils, etc.), des matériaux d’habillement (tissus, cuir, etc.) ou être utiles au ravitaillement (minoterie par exemple). Ce n’est pas forcément leur activité d’origine, mais une activité que les entreprises ont la capacité de faire en adaptant leurs machines.
Plusieurs cartes vont devenir obligatoires sur le territoire. La carte nationale d’identité existe déjà pour les étrangers, celle pour les Français devient obligatoire avec la loi du 27 octobre 1940.
Cartes de circulation temporaire, carte de travail pour le STO, carte de ravitaillement. Tous ces éléments sont listés et peuvent aider à retrouver votre ancêtre.
Dans le cadre du travail obligatoire en Allemagne, les ressources en matière de listes nominatives (ou de fichier nominatif) sont importantes :
Archives municipales, archives départementales, archives nationales, sites internet spécialisés, presse, archives familiales... les ressources sont multiples !
Quel que soit le lieu où sont conservées les archives, si des inventaires sont disponibles sur internet ou sont consultables via un moteur de recherche, ne vous privez pas de les utiliser. Par ailleurs, s'il existe un usuel en salle de lecture ou sur internet sur les ressources de la période 39-45, consultez-le.
Si vous êtes en salle de lecture, sollicitez votre président (e) de salle.
Les généalogistes professionnels familiaux sont aussi là pour vous aider. Leur expertise locale et leurs connaissances transversales peuvent vous faciliter la recherche de vos ancêtres.
Aux archives municipales: série H: Guerre 1939-1935 - Recensement - Réfugiés - Ouvriers en Allemagne - Prisonniers de guerre. Série F - Commerce, industrie, agriculture - Emploi de main d’œuvre- Subsistances.
Aux archives départementales: série E dépôt des communes (les documents sont cependant majoritairement restés en mairie pour cette période) - Série Z Sous préfecture - Série J Archives privées.
Pour la période 1939-1940, on peut chercher en série M (préfecture, surveillance, affaires militaires, étrangers, établissements industriels) et en série R (mobilisation classe 1939, déserteurs, insoumis, recrutement, etc.)
A partir de 1940, on utilise la série W en continu qui peut être classée par date de versement ou par thématique.
Il faut alors chercher
Aux archives nationales: utilisez les fiches expertes puis recherchez par mot clé.
Au SHD: utilisez les guides d'aide à la recherche et contactez le pôle des archives des victimes des conflits contemporains à Caen.
Sur internet: en fonction du mot recherché, vous pourrez consulter des listes nominatives en rapport avec la seconde guerre mondiale, tant en France que dans d'autres pays (par exemple en Suisse).
Attention tous les documents ne sont pas forcément librement communicables.
Il n’y a pas de dossier « unique » aux archives contenant le récit de la vie de nos ancêtres. Il faut glaner des bribes d’information pour reconstituer leur parcours. Une date, un lieu, c’est déjà un indice.
Par ailleurs, vous allez peut-être croiser quelqu'un qui habitait dans la même rue, qui travaillait dans la même usine, qui était prisonnier au même endroit que votre ancêtre. Le nom de cette personne vous permettra d'élargir la recherche, voire d'obtenir un témoignage post guerre (dans les dossiers de déportés, de résistants, d'anciens combattants, de victimes civils, de contraints au travail, etc).
Attention, certains documents ne sont pas datés. N’hésitez pas à les retourner, à regarder s’il y a un coup de tampon ou une date sur un « document d’accompagnement. »
Les témoins de la seconde guerre mondiale disparaissent. Si vous avez la chance d'en croiser, n'hésitez pas à les interroger et à collecter leur mémoire. Fausse, inexacte ou au contraire extrêmement précise, elle sera de toute façon précieuse et vous apportera des informations que vous ne trouverez pas dans les archives.
Cet article est rédigé dans le cadre la participation au salon Gene@event2021.
©2021 Généalanille - Article publié le 9 octobre 2021
Net'image : pour la sauvegarde et restauration de vos souvenirs (photo, vidéo et audio)
Clic-archives : la solution facile, rapide et transportable pour numériser des documents (utilisatrice depuis 2017)
Buro Club - Rodez : espace de coworking à proximité de Rodez
Liens Directs
Salons virtuels ou "en présentiels", retrouvez ici les affiches où nous pourrons nous retrouver au moment où la manifestation sera confirmée mais aussi des événements proposés par nos partenaires.