Témoignage d’une émigrée espagnole, douze ans après son arrivée en France.
Maria de la Trinidad vivait avec son mari Louis à Oviédo en Espagne. Il était ouvrier métallurgiste, elle s’occupait de ses enfants.
Oviedo est le siège d’un des premiers combats de la guerre d’Espagne en 1936.La ville est bombardée à plusieurs reprises.
En mars 1937, son mari meurt sous les bombes. La ville est sur le point d’être assiégée par les forces franquistes et Maria de la Trinidad est sans ressource. Elle décide de fuir.
Maria de la Trinitad part le 26 septembre 1937 à Gijon sur un vapeur qui évacue des républicains espagnols vers la France. Débarquée à Pauillac en Gironde, elle est immédiatement dirigée avec ses enfants par chemin de fer à Barcelone. Elle devient cuisinière dans un camp d’aviateurs républicains.
Le 26 janvier 1939, Barcelone tombe aux mains de Franco. La population espagnole rejoint la frontière française, c’est la Retirada.
Maria de la Trinitad et ses enfants sont emmenés par les aviateurs en France. Elle passe quelques jours à Port-Vendres et à Banuyls avant d’être envoyée à Rodez. Elle arrive avec ses enfants dans la capitale aveyronnaise et demeure dans une mansarde avenue de Paris.
Maria de la Trinitad trouve rapidement un travail. Elle est vernisseuse chez un fabricant de meubles dans le quartier des quatre saisons. Mais en octobre 1939, elle est astreinte à résidence avec d’autres espagnols dans un hôtel près de la gare de Marcillac. La fin de la drôle de guerre est proche et Maria de la Trinitad revient à Rodez le 25 avril 1940.
Elle exerce le même métier, mais cette fois-ci chez un nouveau patron, avenue de Montpellier. Malheureusement, l’atelier prend feu. Elle retourne chez son ancien patron puis ira travailler à Cardaillac.
Elle se remarie avec un ruthénois, qui l’héberge avec ses deux enfants.
Toute la famille a bonne réputation. Les enfants ont été à l’école publique. L’un est trompette à la Diane Rouergate en plus de son travail de vernisseur. L’autre est en apprentissage.
Seul hic, dix ans après le départ d’Espagne, c’est la crise dans l’ameublement à Rodez et Maria de la Trinitad vient de se faire licencier.
Tous les espagnols n’ont pas témoigné de leur parcours, tant en Espagne qu’en France, suite à la guerre. C’est un problème purement administratif qui a justifié ces renseignements : leur nom commence par un V et a été traduit par un B sur des documents officiels. Il faut donc que la famille justifie de son histoire pour ne pas être accusée de faux papiers.
© 2021 Généalanille -Article publié le 17 septembre 2021
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