En septembre 1918, plusieurs soldats américains désertent les rangs et, une fois rattrapés, ils sont mis dans la chambre de sûreté du commissariat de Chagny (71).
L’un d’eux était enfermé en ces lieux quand il a imaginé de s’évader.
Il décloue une planche d’un des lits de camps, monte sur les paillasses qu’il a entassées dans un coin jusqu’à atteindre le plafond, et se sert de la planche comme levier pour agrandir le trou d’aération au-dessus de la porte. Il parvient à briser une des planches sur l’un des côtés de ce trou, à enlever le plâtre au plafond et à casser les lattes sur « une surface de 80 décimètres carrés environ. »
Il est stoppé par les gendarmes qui viennent l’extraire de sa chambre de sûreté le 14 septembre pour le remettre aux mains de la police américaine. Le soldat américain n’a pas pu être interrogé en l’absence d’interprète et les dégâts ont été évalués à 32 francs. Le lieutenant américain Nusy a constaté les dégâts.
Le soldat américain était détenu provisoirement et avait été amené par Jacques Paoli, commissaire spécial de police à la gare de Chagny, nommé à ce poste en juin 1917 qui partira pour Vienne après la fin de la guerre (décret du 11/12/1918).
Quelques jours plus tard, le 20 septembre 1918, la chambre de sureté est à nouveau pleine de soldats américains déserteurs.
Tous se mettent à faire du bruit vers 16H et réclament aux gendarmes français du tabac et des allumettes pour fumer. Les gendarmes leur répliquent que ce n’est pas possible et qu’il est défendu de fumer dans les chambres de sureté. Les soldats mécontents, frappent des coups de pieds dans le mobilier (les lits de camps) et contre la porte et menacent de tout casser en injuriant les gendarmes. Parmi ces injures, les gendarmes comprennent « mauvais français cochon » qui est répété plusieurs fois. C’est l’interprète américain de la gare, prévenu par les gendarmes, qui parviendra à calmer la situation en expliquant aux soldats qu’ils seraient considérés comme rebelles s’ils continuaient leur tapage.
Quand les hommes ont été embarqués par la police américaine d’Allerey, les dégâts ont été évalués à 25 francs : couvertures piétinées et salies, paillasses déchirées à plusieurs endroits, planchers de lit cassés ou descellés.
Les hôpitaux français étant surchargés, les américains ont choisi de construire leurs propres structures près des voies stratégiques. Allerey répondait à ce besoin, étant situé sur les lignes de chemin de fer Chalon sur Saône – Gray et Dôle-Chagny.
Le camp hôpital d’Allerey a été construit en 1918 et inauguré le 5 juillet de la même année. Constitué de 605 baraques sur une surface de 148 ha, son embranchement ferroviaire à la ligne Chalon-Gray lui a permis de recevoir des convois de blessés directement dans le camp. La capacité d’accueil des blessés était de 35 000 lits. On trouve de nombreuses photos de l’hôpital et de la vie du camp sur le site History of medecine. Par ailleurs, de nombreuses archives ont été rassemblées par Antonin Guillot et le groupe d’études historiques de Verdun sur le Doubs. Le livre (N°52 de 1999) est épuisé mais disponible en ligne.
L’hôpital a fermé ses portes en janvier 1919 et le camp en juin 1919.
Sources: 1Y349-AD71, REV 47/1-AD71, JO décrets du 24/06/1917 et 11/12/1918 via Gallica , History of Medecine , publications du GEHV.
© 2014 Généalanille Article publié le 29 mai 2014
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