Le ruban violet
Avoir « le ruban violet » signifie être décoré des palmes académiques. Retrouver la trace de cette distinction pour l’un de nos ancêtres est passionnant. Cependant, s’intéresser aux membres décorés peut permettre de trouver d’autres ressources en généalogie et en histoire locale.

Les palmes académiques
Les palmes académiques ont été créées en 1808 par Napoléon 1er. Ce titre honorifique a vu se succéder plusieurs modifications au fil du temps.
Les « palmes » peuvent être décernées à des enseignants, mais aussi à « des étrangers ». Derrière ce terme, il faut comprendre que des « non enseignants » peuvent être décorés, et ce dès 1866, sous réserve d’avoir fait une action en faveur de l’enseignement. Ces personnes sont, par exemple, des maires ou élus politiques, des docteurs ou des postiers qui ont permis de développer des actions post-scolaires, d'obtenir des moyens techniques ou financiers pour permettre l’enseignement, ou donner des cours de type « professionnel ».
L’association, une forme de corporation
L’association nationale des officiers d’académie et officiers de l’instruction publique est créée en 1932. Elle fédère les promus et leur propose rapidement une revue intitulée Le ruban violet.

Outre les articles informatifs, on y trouve la liste des nouveaux adhérents et leur vie personnelle (naissances, nécrologie ou distinction). Dès les premiers numéros, une volonté d’agir est flagrante : création d’un salon-exposition pour des artistes, d’une maison de retraite pour les anciens enseignants. Par ailleurs, être membre de cette association permet de bénéficier de consultations médicales et de services juridiques gratuits.
Des sections « provinciales » sont créées pour mieux répondre aux besoins locaux.
« Le ruban violet » change plusieurs fois de noms et la revue s’appelle « la légion violette » en 1952 puis « visages du vingtième siècle » en 1977
A chaque association sa publication
L’association des membres de l’ordre des Palmes académiques (AMOPA) est créée en 1962. Sa revue, « la Promotion violette » parait dès 1963. Elle devient la « Revue de l’A.M.O.P.A. » en 1988.

Le contenu contiendra, comme « le Ruban violet » des publicités et la liste des membres ou des promus. L’évolution de la société est une préoccupation des décorés. On le ressent dans le choix des articles proposés.
La publication N°89 de 1985 contient ainsi un « plaidoyer pour l’écriture », « les technologies de point dans la perspective évolutionniste », « les formations professionnelles pour demain » mais surtout des « propos sur l’intelligence artificielle ».

Le salon des palmes académiques, les notes de lectures, le projet de création d’une fondation cohabitent avec les riches informations sur les sections locales.

Au-delà du dossier du décoré
Trouver un médaillé des « palmes » est facile. Consulter le dossier qui a permis sa décoration peut l’être également. N’oubliez pas de consulter les dossiers de refus si votre ancêtre n’a pas été décoré. Ces documents sont disponibles via la classique liste des archives municipales – départementales (préfecture, sous-préfecture, enseignement) – publications officielles et presse.

Les revues citées, quant à elles, peuvent vous apporter un éclairage différent sur l’histoire familiale ou locale :
- Listes d’adhérents ou de promus
- Informations personnelles les concernant (naissances, distinctions et nécrologie) avec parfois des photos
- Articles proposés par les adhérents (tant sur les nouvelles tendances, des convictions ou des conseils de lecture)
- Des visites locales proposées aux adhérents lors des rencontres ou de l’assemblée générale, parfois dans des lieux nouveaux ou visant à promouvoir des initiatives innovantes… et les ressources humaines locales qui servent de guide
- La liste des artistes (peintres, aquarellistes, sculpteurs ou « artistes peignant de la bouche et du pied » …) décorés lors des salons des Palmes académiques
- Des publicités, parfois locales.

Rendre un service éminent à l’éducation
Les palmes académiques ayant pour vocation de mettre à l’honneur les personnes qui rendent un service éminent à l’éducation, il parait évident qu’il faut s’intéresser aux activités parallèles mises en place, défendues ou critiquées par ces personnalités.Ces revues permettent de trouver des pistes sur ces activités.

Cet article a été réalisé dans le cadre du challenge UproG d'avril 2025 sur le thème imposé "une distinction de l'éducation nationale".
© 2025 Généalanille Article publié le 28 avril 2025
Documents - collection C. Cheuret