Le nouvel an est l’occasion de revenir sur la date à laquelle l’année commence et quel est l’impact pour dater les documents.
La France a connu plusieurs calendriers et celui de la période révolutionnaire, dit calendrier républicain, est le plus connu des généalogistes. Institué par la Convention du 5 octobre 1793, il disparait au 1er janvier 1806.
L’année est divisée de manière régulière, 12 mois de 30 jours, à laquelle s’ajoute des jours complémentaires. L’année commence le 22 ou 23 septembre.
La plupart des sites des archives communales ou départementales vous propose un convertisseur entre le calendrier républicain et le calendrier grégorien. Celui-ci est généralement sur la page du formulaire de recherche dans les registres numérisés de l’état civil, et disponible en cliquant sur l’icône représentant un bonnet phrygien.
Initié par le pape Grégoire XIII, le calendrier grégorien prévoit que, pour rattraper le décalage avec l’année astronomique, le 4 octobre 1582 sera suivi du 15 octobre 1582. Chaque pays l’adoptera de manière plus ou moins rapide. En France, la passation au nouveau calendrier a lieu en décembre de la même année. Le 9 décembre 1582 est donc suivi du 20 décembre 1582. Les personnes nées avant le 9 décembre gagnent 10 jours de leur vie. Les débiteurs perdent 10 jours pour payer leurs dettes à leurs créanciers.
Quant au nouvel an au 1er janvier , ce n’est pas la mise en place du calendrier grégorien qui le remet en place en France mais l’édit du Roussillon de 1564 signé par le Charles IX, en vigueur au 1er janvier 1567.
Le calendrier julien tient son nom de Jules César qui instaure ce système basé sur le cycle solaire et assez proche de notre calendrier actuel (12 mois, une année bissextile tous les quatre ans).
Pour le premier jour de l’année, c’est le style de Pâques qui va être en vigueur en France dès le Moyen-âge. Or Pâques est une fête mobile, donc l’année débute à une date différente, fixée entre le 22 mars et le 25 avril.
Vous trouverez des exemples de documents d’archives indiquant « nouveau style » ou « ancien style » pour le passage du calendrier grégorien au calendrier républicain (et inversement).
Pour les documents plus anciens, ce n’est pas le passage du calendrier julien au calendrier grégorien, ni le rattrapage des 10 jours en 1582 qui font utiliser la notion d’ancien ou de nouveau style mais le changement de début d’année instauré en 1567.
L’année 1567 commence, selon le style de Pâques (avant l'édit du Roussillon), le 30 mars 1567. Le « nouveau » 1er janvier 1567 est donc, selon ce calcul en 1566.
A l’inverse, « l’ancienne » année 1567 commence le 30 mars 1567 et finit le 17 avril 1568. Au 18 avril 1568 de l’ancien calendrier, c’est l’année 1569…
Pour ces raisons, les historiens ont prévu de préciser par la notion d’ancien style (a. st.) ou de nouveau style (n. st) quel calendrier à prendre en compte. Soit il s’agit de la date du document (donc en ancien style), soit il s’agit de la datation actuelle en nouveau style (année du document + 1).
Bien entendu, vous aurez compris que cette torture de l’esprit n’est à prendre en compte que pour les quatre premiers mois de l’année, c’est-à-dire avant Pâques.
Il est très important de noter dans vos sources les dates des actes. Un bon logiciel ou une bonne application web saura, en théorie, interpréter la correspondance avec le calendrier actuel et calculer, si besoin l’âge de vos ancêtres ou d’éventuelles incohérences.
Avez-vous d’ailleurs remarqué comment se comporte votre logiciel ou votre application pour les dates d’avant 1567 ?
© 2025 Généalanille Article publié le 6 janvier 2025
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