Avez-vous déjà rencontré la profession de rentier dans des documents d’archives ? En quoi consiste ce métier ?
Un rentier, c’est une personne qui a la capacité financière de pouvoir vivre de ses revenus sans être obligé de travailler. Cependant, un rentier n’est pas forcément une personne riche. Par ailleurs, hommes et femmes peuvent devenir rentiers.
Plusieurs méthodes existent pour devenir rentier :
Ainsi pour devenir rentier, il faut souvent avoir travaillé avant d’obtenir ce statut.
Le métier de rentier n’est pas forcément une situation stable. Si les placements ne sont pas souscrits auprès de partenaires fiables, si le rentier dépense plus que ses rentes, si une situation économique particulière survient (krach, changement de règlementation, etc), les revenus peuvent être réduits à néant, obligeant le rentier à trouver soit un travail, soit de nouvelles ressources.
Historiquement, en dehors de riches héritiers, ce métier était majoritairement réservé à des personnes en fin de carrière.
Savoir être patient pour faire fructifier son patrimoine, savoir s’entourer de personnes de bon conseil, prendre des risques dans ses investissements, réviser si les placements sont toujours performants, le métier de rentier nécessite finalement beaucoup de travail.
Pour conseiller les rentiers, plusieurs ouvrages étaient à disposition de nos ancêtres : le bréviaire du rentier, l’annuaire du rentier, le journal des rentiers...
Si l’un de vos ancêtres est rentier, il vous faudra évaluer le niveau de son patrimoine au fil du temps.
Avant cette étape, vous pouvez rechercher au fil du temps à partir de quel moment sa profession est qualifiée de rentier. Attention, cette notion n’est pas toujours précisée : un « propriétaire » peut être un « rentier » s’il touche suffisant de loyers ou de fermage de la part de ses locataires.
Partez de la fin de sa vie : au moment de la succession de votre ancêtre, vous aurez une idée du niveau de son patrimoine, tant pas les biens possédés que par les dettes à éponger.
Plusieurs cas surviennent alors.
Des biens immobiliers : votre ancêtre peut posséder à son décès des biens immobiliers (terrains et bâtiments) d’une surface plus ou moins grande, mais d’une valeur lui permettant de ne pas travailler. La taille et la valeur peuvent être suivis via les matrices cadastrales (selon la période), puis recherchés dans les minutes de notaires, les archives de l’enregistrement et les hypothèques. Ces documents vous permettront de connaitre la méthode d’acquisition : achat, adjudication, héritage, donation, etc.
N’oubliez pas de fouiller du côté des archives liées aux impôts, cela peut vous donner une échelle de valeur par rapport aux autres habitants.
Les biens immobiliers peuvent être occupés par le rentier ou loués. Il vous faut penser à rechercher les baux pour connaitre les prix et les clauses.
Pas de biens immobiliers : votre ancêtre a pu donner ou vendre sa maison, ses propriétés à ses enfants ou à une autre personne (neveu par exemple) en échange d’une rente viagère. Les pistes sont à rechercher classiquement dans les minutes de notaires, les archives de l’enregistrement ou du contrôle des actes, les hypothèques ou les matricules cadastrales (ces sources sont à adapter en fonction de la période de recherche). N’oubliez pas de consulter les contrats de mariage de la famille où une clause spécifique peut prévoir une rente financière, accompagnée parfois de produits ou services en nature (poules, droit d’usage d’une chambre, du bois de chauffage…)
Votre ancêtre peut également avoir reçu une rente à titre de récompense (anciens militaires), ou de compensation (invalidité, accident, indemnité). Dans ce dernier cas, il est probable que la personne soit plus prosaïquement notée comme « sans profession ».
De plus, votre ancêtre peut avoir placé ou prêté de l’argent, ce qui lui permet de toucher des intérêts, des dividendes ou d’être remboursé à plus ou moins long terme. Pour les prêts d’argent, pensez à rechercher les obligations (et leur paiement par quittance) dans les minutes notariales. Ces prêts peuvent être adossés à des garanties dont vous pouvez retrouver la trace dans les inscriptions de créances des archives de hypothèques. N’oubliez pas que les prêts peuvent être réalisés sous seing-privé, dont les justificatifs ne sont pas nécessairement enregistrés.
Par ailleurs, si la dette n’est pas honorée, c’est bien dans les archives de la justice que vous pourrez consulter les procédures et jugements où votre ancêtre tentera de récupérer son argent.
Enfin, dans le cas où votre ancêtre a fait un gain à la loterie, qu’il vit grâce au mécénat, dans des logements qui ne lui appartiennent pas, dans des chambres d’hôtel, n’oubliez pas de consulter la presse pour rechercher un éventuel filet sur ce sujet.
Un rentier peut avoir fait l’objet d’une nécrologie. Génial inventeur, grand boursicoteur, chanceux aux courses hippiques, généreux donateur, ces qualificatifs peuvent avoir été repris dans un article de presse ou de revue ou dans des témoignages. Pour chaque exemple, ils pourront amener à trouver d’autres archives à exploiter.
Une dernière piste à ne pas négliger : les livres de compte. Destinés à gérer les dépenses et les recettes, mais aussi à tenir à jour la liste des créanciers, ils sont à rechercher dans les archives familiales.
Trouver les raisons qui ont fait de vos ancêtres un rentier est une recherche originale qui vous permettra d'envisager leur vie d'une manière différente.
Bonnes recherches !
Illustration : coll. C. Cheuret
© 2024 Généalanille Article publié le 8 juillet 2024
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