L’inauguration du monument au mort est un instant marquant dans la vie du village. Décorations, musique, messe, discours, parfois remises de médailles, bénédiction et puis, bien souvent, un banquet. Retour sur la journée du 8 octobre 1922 à Saint Amans des Cots dans l’Aveyron.
Difficile de compter le nombre de personnes présentes sur le cliché du photographe. La foule est nombreuse et entoure le monument aux morts. Une personne à l’arrière a un parapluie qui semble lui servir de canne. Des hommes, sur la droite, se sont mis en hauteur pour mieux voir.
Tout devant sont assurément regroupés les enfants des écoles, près des officiels et des musiciens.
Tous ceux qui le peuvent (ou le veulent) se massent vers 10H à l’intérieur de l’église qui semble définitivement trop petite. A l’issue de l’office, le cortège se forme et se dirige vers le
faubourg nouvellement aménagé.
Certains habitants ont probablement vu le monument aux morts avant qu’il ne soit
recouvert d’un grand drapeau. Mais en ce dimanche d’octobre, tout juste voit-on la grille qui l’entoure et la pelouse de
mousse piquée, pour l’occasion, de
fleurs rouges. Des drapeaux ont été posés à deux angles de la grille.
Le cortège rejoint la foule déjà rassemblée. Tout le monde est là ? On peut alors découvrir le monument.
Le monument est en pierres blanches. A son sommet, on peut voir une croix de guerre. A sa base, est inscrite la mention « A nos morts glorieux. » Et puis au milieu, c’est la sculpture du jeune Louis Bellouvet qui attire l’œil : une pauvre mère en deuil, au visage triste et amaigri et déposant une gerbe de roses sur la tombe de son fils couché là, près d’elle sous un tertre que surplombe une croix (plus massive que celles de bois, bien connues des cimetières du front) surmontée d’un casque de poilu couronné de laurier.
C’est à l’arrière qu’ont été gravés les noms des 65 morts pour la France de la commune.
Dès que le drapeau a été retiré du monument, c’est un poignant instant de recueillement qui s’installe. Le monument est béni et c’est la Marseillaise qui retentit ! Arrivent ensuite les discours. Chacun retrace le courage, le dévouement et le patriotisme de ces hommes qui se sont battus.
La cérémonie se termine. Cent personnes seront rassemblées dans la grande salle de l’école publique des filles pour participer au banquet préparé par Mme Vic. Encore un peu de musique et puis la vie continue.
Les communes ont pu avoir recours à l’Etat pour les aider à ériger des monuments aux morts grâce à la loi du 25 octobre 1919. Ces subventions ont été supprimées à partir de 1925.
Ainsi la majeure partie des monuments ont été construits (et pour certains inaugurés) dans cette période 1919-1925.
Pour retrouver une date d’inauguration, vous pouvez vous baser
Vous pouvez vous aussi contribuer au travail de mémoire et compléter la base initiée par l’université Lille 3, notamment pour les événements concernant le monument.
Dans la base monuments aux morts, cliquez sur monuments et recherchez par le nom de la commune actuelle. Vous verrez en bas le résultat de votre recherche et le nombre de monuments trouvés. Cliquez sur détail pour voir la fiche du monument. Il suffit ensuite de cliquer sur Soumettre de nouvelles informations si la fiche existe et de rajouter dans la zone Evénement la date que vous aurez trouvé (n’oubliez pas d’ajouter votre nom et votre email et de cliquer sur Soumettre le dépôt).
Si la fiche n’existe pas, vous pouvez faire un dépôt et contribuer à ce travail de mémoire.
© 2022 Généalanille
Article publié le 26 janvier 2022
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