Difficile de faire l’inventaire des biens de la fabrique quand la porte de l’église est fermée. Histoire de la rébellion de Saint Côme d’Olt en 1906.
C’est dans le cadre de la loi du 9 décembre 1905 que Charles Etienne Laurent Périé se rend à Saint Côme d’Olt. Il est receveur des domaines à Espalion, commissionné et assermenté. Mais surtout il est chargé de faire l’inventaire des biens dépendants de la fabrique paroissiale de Saint Côme.
L’inventaire est dressé en exécution de l’article 3 de ladite loi.
Le 24 février 1906 à 9 heures, Mr Périé est accompagné
Cependant, il n’est pas le bienvenu. Dès l’arrivée, Mr le curé donne lecture d’une protestation, suivi par Mr Boscary qui fait de même.
Entre temps les cloches sonnent à toute volée et les 150 personnes massées devant l’église entonnent des cantiques.
Il est donc décidé de commencer par les titres conservés dans le presbytère, plutôt que l’inventaire de l’église… L’opération est terminée à 11H, on reporte à 14H l’entrée dans l’église.
La foule est revenue, aussi nombreuse et dense, et chantant à plein poumon des cantiques sous le carillonnement des cloches.
Le curé refuse d’ouvrir la porte de l’église, prétextant qu’il n’a pas les clés. La porte est fermée… et même bien barricadée. Impossible d’entrer, un procès verbal est envoyé au préfet et 45 mn plus tard le receveur rentre chez lui.
Le 20 novembre 1906, c’est Guillaume Laffargue, receveur des domaines qui revient faire la suite de l’inventaire. Il est accompagné
Cette fois, les hommes peuvent entrer dans l’église. Tableaux, fonds baptismaux, confessionnal, bancs, harmonium, autels, vitraux,… tout y passe…
Sauf la sacristie qui est fermée à clé et malgré les efforts de chacun, impossible de l’ouvrir.
En montant inventorier les 2 grandes cloches et les 3 petites cloches, les hommes entendent des cantiques monter du parvis de l’église et les mots
« sauvez Rome et la France et gardez nous de voleurs »
Au moment de sortir de l’église, impossible ! La porte est fermée : C’est le maire qui, après 30mn d’effort, parvient à faire sauter la serrure. Un procès verbal est dressé et adressé au préfet pour expliquer les conditions de cette visite.
Le 24 novembre 1906 à midi, Guillaume Laffargue revient. Il est accompagné du secrétaire et du garde champêtre. Le curé est absent.
La sacristie est ouverte manu militari après les sommations légales et son inventaire est dressé : calices, reliquaires, cierges, chaises, habits pour enfants de cœurs…
La prise en possession peut enfin est signée !
Source 90Q114-AD12
© 2019 Généalanille - Article publié le 10 mai 2019
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