Février 1944, un inconnu est arrêté dans un hôtel de Saint Affrique dans l’Aveyron.
20 février 1944 à 4H30 du matin, deux véhicules stoppent devant l’hôtel du nord, Rue Pasteur à St Affrique. Neuf individus en civil en sortent armés de mitraillettes et de révolver de fort calibre.
Ils entrent dans l’établissement que possède Adrien Affre, 45 ans. Il faut dire que les portes ne sont jamais fermées.
Ils se dirigent vers la chambre N°3 et arrêtent le voyageur qui s’y trouve. Il est menotté et conduit à la salle du restaurant au rez de chaussée. Les voisins de chambres sont réveillés à coup de « ouvrez, police » et subissent des contrôlent d’identité.
Les 9 hommes demandent à boire un café et disent à Mr Affre « Il nous a donné du fil à retordre celui là, c’est un fou. Il en a déjà fait tuer 5 ou 6. » Puis ils remontent dans leur automobile à essence et repartent de suite sans qu’on puisse connaitre la direction prise.
Les « agresseurs » étaient donc 9 entre 30 et 38 ans. Vêtus de complets et de pardessus sombres, sauf 2 qui portaient une canadienne de couleur beige. Tous avaient un chapeau mou. 3 avaient un accent étranger, peut être allemand, les autres parlaient français avec un accent méridional prononcé.
L’homme arrêté est un inconnu. Il n’a « pas encore » rempli la fiche d’hôtel qui permettrait d’en savoir plus sur lui. Il est arrivé le 16 février, et a déclaré venir de Montpellier pour chercher un logement en prévision de l’évacuation.
45 ans, chauve, plutôt petit. Il avait souvent évoqué son passé d’ancien combattant et de grand blessé de guerre. D’ailleurs, il avait évoqué ses 2 trépanations suites à ses blessures de la guerre 14-18.
Depuis son arrivée, il ne fréquentait personne, ne recevait pas de courrier. Lever tard et couché tôt, il menait une vie paisible.
Pour l’hôtelier, il semble qu’il s’agisse d’une opération de police normale et peu importe qu’elle ait été opérée par des services de police française ou allemande. Il prévient cependant le commissaire de police de St Affrique de ce qui s’est passé.
Dans la chambre de l’inconnu, le commissaire de police a retrouvé une chemise d’homme et une paire de chaussettes sales, un chapeau mou gris à bords rabattus acheté à la chapellerie David Rue de la loge à Montpellier et portant à l’intérieur les initiales G.R.
Et puis une carte Michelin N°80 région Aveyron Lozère Gard qui trainait sur un meuble.
Le chapeau appartenait bien au voyage mais la carte semble être celle des ravisseurs.
Sur la carte, un itinéraire était tracé en bleu. Il part de Pegairolles (34) et aboutit au village de St Paul le Jeune à la limite de 3 départements, en passant par St Hippolyte du Fort, Alès et Ambroix. Et une ligne sensiblement horizontale qui semble délimiter un secteur du Caylar (34) à Laudun (30) et au milieu de la carte la mention « Latapie François Rue Frégére N°10 »
Le commissaire a prévenu le service des relations franco allemandes. Mais la gendarmerie du secteur n’a été avisée que 2 jours plus tard au moyen d’un avis de recherches remis par un agent de police.
Les RG de Rodez ont indiqué plus tard que l’opération avait été effectuée par la Gestapo de Montpellier.
Quand à l’inconnu, son nom n’a pas été transcrit dans les dossiers…
Sources: 324W539-AD12, carte Michelin 80 collection personnelle
© 2017 Généalanille - Article publié le 19 octobre 2017
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