Grâce aux bourses d’enseignement, deux exemples d’élèves vétérinaires ont pu en partie financer leurs études au 19ème siècle.
Pour devenir vétérinaire au milieu du 19 ème siècle, il faut passer par l’une des 3 écoles nationales situées à Lyon, Toulouse et Alfort.
Les modalités d’inscription sont simples :
Qui dit 3 écoles, dit nécessaire pension pour les plus éloignés. D’ailleurs il est conseillé de rester en pension pour être disponible à tout instant à ses études. Et puis la vie en communauté, cela forge le caractère.
Mais avant d’être accepté, il faut passer l’ examen préparatoire qui a lieu début octobre (à l’école choisie). Il comporte du français, de l’arithmétique, de la géométrie, de la géographie et de l’histoire de France. Et jusqu’en 1865, les élèves doivent être en état de forger un fer en deux chaudes. Après cette date, l’épreuve de forge est supprimée.
S’ils sont admis à l’examen, les élèves vétérinaires reçoivent du garde magasin les objets du coucher et le surveillant leur indique leur place dans les chambres ou dortoirs.
Ceux qui ont échoué devront rassembler un nouveau dossier pour l’année suivante.
4 ans d’enseignement sont nécessaires pour devenir vétérinaire. Les élèves obtiendront alors un diplôme et une rétribution de 100 francs. 4 ans en théorie, puisque le jury annuel peut décréter que l’élève n’est pas assez instruit pour passer en division supérieure.
Le coût de la pension est de 450 francs (en 1864) par an payable par trimestre et d’avance. Le prix du diplôme est à payer avant l’examen et est remboursé en cas d’échec.
La pension n’est pas la seule dépense, il faut aussi se munir d’un uniforme . « Hors de l’école et à la messe, aux distributions de prix, lors des visites faites par les officiels, les élèves portent un habit bleu foncé croisé devant, un pantalon de même drap, un gilet noir, des demi-bottes, un chapeau rond en soie noir. »
Le trousseau est à acheter. Le linge de literie est fourni par l’école. Et chacun lave son linge : l’élève pour son trousseau, l’école pour le linge de literie.
Les élèves doivent aussi acheter, leurs livres, instruments….
Deux demi-bourses sont attribuées aux élèves par les préfets mais uniquement dans l’école dont dépend le département (école vétérinaire de Toulouse pour le département de l’Aveyron). Elles ne sont attribuées qu’après 6 mois d’école et uniquement aux plus méritants.
Par ailleurs des bourses impériales sont aussi données par l’état. Là encore, ce ne sont que les plus méritants qui peuvent y prétendre.
Pour certains bons élèves, ils parviennent à faire financer quasi l’intégralité de leur étude pour un semestre.
Pierre Delbeuf est né en 1840 à Foissac (12), fils d’un forgeron.
Il entame sa première année d’étude à Toulouse en 1864. 9 ème sur 64 au 1 er semestre puis 8 ème sur 65 au second semestre, il obtient une demi-bourse du département de l’Aveyron.
La deuxième année démarre mal. Il n’est que 29 ème sur 39 élèves. Considéré comme un élève médiocre, sa demi-bourse lui est refusée . Il travaille probablement dur pour finir 13 ème sur 38 au second semestre.
La demi-bourse lui est accordée pour sa 3 ème année d’études. Il va la conserver toute l’année avec un classement de 8 ème sur 39 puis de 6 ème sur 39 élèves.
Aucune indication de bourse pour sa dernière année d’étude. Il finit 20 ème sur 41 puis 7 ème sur 42 élèves lors des deux semestres et obtient son diplôme avec une mention honorable .
Antoine Emile Rigal est né en 1839 à Villefranche de Rouergue (12), fils d’un vétérinaire.
Sa première année d’étude à Toulouse débute en 1860. Et son premier semestre sera le seul à ses frais .
5 ème sur 38 élèves, il décroche une demi-bourse du préfet de l’Aveyron qu’il conserva tous les trimestres jusqu’à la fin de ses études.
Dès la deuxième année, ses classements sont tellement bons (2 ème sur 39 puis 3 ème sur 40) qu’il obtient en plus une demi-bourse impériale , qu’il conservera là encore jusqu’à sa 4 ème année.
Il obtient son diplôme en 1864, finissant le semestre à la 12 ème place sur 36 élèves…
Si vous savez que votre ancêtre a été diplômé, vous cherchez généralement la date du diplôme. Selon sa profession, vous pouvez aussi dénicher la date de son enregistrement au tribunal.
Chercher une bourse d’enseignement, c’est parfois l’occasion de croiser des lettres manuscrites de votre ancêtre. C’est surtout, souvent, un bon moyen d’évaluer son niveau scolaire, à défaut de connaitre ses notes.
On y croise aussi ceux qui ont abandonné… mais, à moins de savoir que votre ancêtre a fait ce type d’études, vous n’irez probablement jamais le chercher dans ces archives !
Sources 2T2/6-AD12, 2T2/9-AD12, biusante.parisdescartes.fr, recueil de médecine vétérinaire et journal des vétérinaires numérisés par Gallica.
Cet article a été réalisé dans le cadre du challenge UproG de septembre 2017 sur le thème imposé “l’enseignement”.
© 2017 Généalanille - Article publié le 27 septembre 2017
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