L’histoire débute par une déclaration d’absence .
« Par jugement du 13 juin 1882, le tribunal de 1 ère instance de la Seine a déclaré l’absence du sieur Viret Pierre né à Roussillon en Saône et Loire le 20 mars 1825, cuisinier, marié à Simone Bruneau, parti de son domicile à Paris Rue Saint Lazare N°137 en 1855 pour se rendre à Melbourne (Australie), disparu en 1855. »
L’avis d’absence est diffusé dans le journal officiel le 22 juillet de la même année.
Qui est ce Pierre Viret et que fait-il en Australie ?
Pierre Viret est né le 20 mars 1825 à Roussillon (75). Il est fils de Jean Jacques Viret, instituteur et de Jeanne Baroin.
Il devient cuisinier et se marie le 26 juin 1849 à Anost (71) avec Simone Bruneau, cuisinière à Chalon sur Saône dont les parents habitent Roussillon.
Onze mois plus tard nait leur fille Jeanne à Anost, mais Pierre Viret est déjà parti.
Le couple part s’installer à Paris peu de temps après la naissance et laisse la petite fille chez ses grand parents maternels à Anost au lieu-dit Joux. La petite fille est recensée dès 1851 à cette adresse.
Les époux Viret habitent au 137 Rue St Lazare à Paris comme semble l’indiquer le jugement d’absence.
Les décès se succèdent dans la famille Viret : la mère de Pierre meurt, puis c’est le tour de son frère cadet Etienne (jumeau de Thérèse) qui décède en 1855 à Constantinople alors qu’il est fusilier au 52 ème régiment de ligne. Le père Jean Jacques Viret meurt avant 1862, date où décède le fils ainé de la famille Jean Jacques.
Pierre Viret n’apprendra peut être pas tous ces décès car il a un autre projet : l’ Australie .
L’Australie est en pleine exploitation des mines, notamment d’or. Il est proposé aux migrants qui veulent tenter leur chance de connaître un minimum d’anglais qu’ils pourront apprendre et perfectionner pendant les 90 jours de bateaux entre Londres et Melbourne. Le guide des émigrants aux mines d’or en Australie propose même un guide de conversation et un plan des mines.
Pierre Viret part, Simone Bruneau reste à Paris.
En 1861, on retrouve la trace d'un Pierre Viret dans la presse australienne.
Il fait partie des exploitants d’une mine de Quartz à Kangaroo Hill à 3 miles au sud sud ouest de Malsmbury.
Simone Bruneau reste à Paris où elle est domiciliée au 33 Rue Lepelletier en 1873. Pierre Viret est toujours mineur et a migré un peu plus au nord à Solférino Washpool (NSW).
Il se rend à Sidney au consulat de France en 1872 pour signer une procuration autorisant sa femme à recueillir le partage des biens suite à la succession de Mme Bruneau mère, décédée en décembre 1871 à Anost.
Les immeubles d’Anost sont vendus en aout 1876 et Pierre Viret signe une nouvelle procuration à sa femme mais les archives du notaire sont en lacune pour cette période.
Le jugement du tribunal donne 1855 comme date de disparition, mais il est vivant au moment de la procuration utilisée pour la vente des biens (procuration signée en 1875 ou 1876).
En 1879, les détectives de Brisbane sont sollicités pour rechercher Pierre Viret. Ils datent sa dernière apparition vers Grafton en 1876 mais aucun acte de décès n’a été enregistré.
Un article est diffusé dans les journaux australiens pour tenter de retrouver le morvandiau… en vain.
L’absence est enregistrée par le tribunal de la Seine en juin 1882.
Sources 5E376/4-AD71, 5E376/6-AD71,5E9/15-AD71, 5E9/16-AD71, 6M Anost –AD71, JO et guide des émigrants aux mines d’or en Australie via Gallica, unlockthepast.com.au, national library of Australia
© 2015 Généalanille Article publié le 29 octobre 2015
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