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Puzenat Jean, mort pour la France

Jean Puzenat est né le 3 novembre 1894 au Vernay à Grury (71). Il est l’ainé des deux enfants du couple Pierre Puzenat et Claudine Souillard. La famille déménage vers 1906 au lieu-dit Villaire où le père exerce la profession de fermier.

Quand arrive l’heure de la mobilisation générale, Jean Puzenat n’a pas encore 20 ans. Il est cependant incorporé dès le 8 septembre au 21ème régiment d’infanterie. Il rejoint Langres avec, entre autres, son conscrit Mathieu Provost.

Appelée en avance, la classe 1914 ne va pas directement au front car les jeunes soldats doivent être entrainés avant de rejoindre leurs ainés. Le délai moyen d’exercices constaté est de l’ordre de deux mois, pour Jean Puzenat cela laisse imaginer qu’il a quitté le dépôt de Langres début novembre 1914. Il rejoint  le 21 ème RI dans le nord de la France et l’arrivée de renforts est annoncée dans le journal de marche du régiment à la date du 11 novembre 1914.

Les hommes combattent dans la région d’Arras et de Noulette lieu où décède Mathieu Provost le 22 décembre 1914. La nouvelle année recommence et le 9 janvier 1915, le drapeau est présenté aux nouvelles recrues.

Les bombardements continuent et il faut sans cesse refaire les tranchées démolies par les obus ennemis. Il faut attendre le 19 janvier pour que l’ensemble du régiment parte au repos à Mazingarbe pour 5 jours. Le 24 janvier 1915, le 21 ème RI va relever le bataillon du 149 ème au bois de Berthonval .  Le journal de marche est parsemé de mentions « Rien à signaler. »

Les 3 ème et 2 ème bataillons sont successivement transportés en voiture vers Arras pour participer aux travaux de 2 ème ligne mi février. Quelques jours plus tard, ils prennent la direction de Barlin et Hersin au sud de Béthune.

Début mars 1915, le régiment est mis en alerte pour permettre une attaque sur Notre Dame de Lorette. L’attaque du secteur du bois de Bouvigny du 6 mars fait du mal : 160 soldats et 1 officier blessés, un bataillon qui s’enlise dans la boue, rendant la circulation difficile et surtout des canonnades incessantes dans les jours suivants.

Jean Puzenat est cité à l’ordre du régiment le 20 mars 1915, alors que les troupes sont au cantonnement, avec la mention suivante : «  a puissamment contribué à arrêter une attaque allemande en restant calme malgré un feu très violent qui abattit près de la moitié de leur fraction. »

Le 26 mars 1915, l’aviation ayant signalé de nombreux feux de bivouac sur la partie Est d’Arras, le 21 ème RI est en alerte, mais les 4 jours suivants s’égrènent sans « rien à signaler. »

Le 1 er avril, une partie du régiment est à notre Dame de Lorette quand l’ennemi met la baïonnette à ses fusils en début d’après-midi et répond aux canons français par de nombreuses bombes. Les jours qui suivent sont meurtriers : on décompte plusieurs blessés et plusieurs tués chaque jour. Le journal indique de la nervosité de part et d’autre.

Le 22 avril 1915, le 21 ème RI expérimente les nouvelles torpilles aériennes de 60 kgs qui mettent à mal les tranchées ennemies. Deux jours plus tard, toutes les compagnies sont rappelées au front et voient les allemands sauter dans leur tranchée dont les défenses ont été détruites par d’incessants bombardements.  L’artillerie arrose les tranchées ennemies pour éviter que des renforts n’arrivent et l’ennemi est finalement repoussé après un quart d’heure de lutte. Un des prisonniers allemands déclare que cette attaque n’était menée que par 2 compagnies et que la suivante le sera par 10 compagnies. A minuit, comme les tranchées ennemies ont une forte activité et que des baïonnettes sont aperçues sur les fusils, les français décident d’arroser ces lignes jusqu’à ce que le calme revienne. 2 tués et 19 blessés seulement sont signalés pour cette journée.

Le 27 avril, c’est une fusée rouge dans le ciel qui laisse à penser que l’ennemi va attaquer. Tout le régiment est en alerte. Le 2 mai 1915, de nouveaux signaux lumineux sont observés. 15 allemands sortent de leur tranchée le 6 mai dans la nuit. Ils sont accueillis à coup de fusil et se replient.

Le 9 mai 1915, c’est la seconde bataille d’Artois . Le 21 ème RI doit couvrir l’attaque face à Ablain St Nazaire et occuper les tranchées de 1 ère ligne après le départ de l’attaque.

  • 2 compagnies doivent se trouver à la Baraque (finalement 2 compagnies du 3 ème bataillon à la baraque et les 2 autres à la Faisanderie),
  • 4 compagnies à la tranchée de repli au sud du grand boyau de crête (le 1 er bataillon)
  • et 2 compagnies au bivouac dans le bois près de la coupure (finalement les 4 compagnies du 2 ème bataillon à la Forestière)

Dès que la 25 ème brigade aura attaqué et avancé, les abris Evens et Mathis seront à la disposition du 21 ème RI.

A 10H, après 30 minutes de violents bombardements des tranchées ennemies, la 25 ème brigade avance et le 21 ème RI la suit. Aucune perte n’est à déplorer .

Le 11 mai, le 1 er bataillon attaque par pelotons distants de 50 mètres. Sous un bombardement terrible il avance jusqu’au parallèle Bruckert, le dépasse et atteint la tranchée 60 mètres plus loin en ayant perdu la moitié de son effectif. Le 2 ème bataillon doit s’emparer des tranchées allemandes et progresser en avant. Ils rattrapent les troupes du 17 ème RI qui sont terrés dans des trous d’obus , les dépassent mais doivent à leur tour se terrer. Le 21 ème ne progresse pas comme il le souhaite, les boyaux étant « encombrés par 2 compagnies du 17 ème RI. »

Les tranchées conquises sont organisées dans la soirée et le lieutenant-colonel commandant le 21 ème RI prend le commandement d’un mélange d’hommes issus de 3 régiments : le 17 ème RI, le 21 ème RI et le 20 ème bataillon de chasseurs à pieds.

Le 12 mai 1915 à 3 heures,  le lieutenant-colonel ordonne d’attaquer au plus tôt et avant 4H le blockaus et la chapelle de notre Dame de Lorette car les allemands contrattaquent. L’ennemi est repoussé par l’infanterie uniquement car malgré l’envoi de signaux lumineux, l’artillerie n’est pas venue en aide des soldats. Une première attaque est lancée devant la mitrailleuse allemande avec pour mission de faire face à la chapelle de Notre Dame de Lorette. Une deuxième attaque est effectuée sous le feu croisé de 3 mitrailleuses et la chapelle est finalement atteinte et contournée.

L’ennemi forcé de reculer arrose pendant plusieurs jours les tranchées ennemies.

Jean Puzenat meurt le 13 mai 1915 avec 22 autres hommes de troupes de son régiment. Il n’avait pas 21 ans. Il sera décoré de la croix de guerre avec étoile de bronze.

Sources

5E227/13-AD71, 6M Grury –AD71, 1R RM Autun 1914-AD71, sga mémoire des homes 26N593/1, 26N593/2

© 2015 Généalanille Article publié le 13 mai 2015

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