“Mon abri” n’est pas un lieu comme un autre. 4 chambres au premier étage, 3 chambres au second. Et voici le CV de son propriétaire… Monsieur A.L.
Mr A.L. est né dans l’Aveyron à la fin du 19ème siècle. Il fréquente l’ école laïque du village jusqu’à 12 ans. Après son certificat d’études primaires, il quitte l’école pour travailler dans une usine du département jusqu’à l’âge de 16 ans et demi.
Il part ensuite à Paris où il travaille comme palefrenier à la compagnie des Fiacres, puis déménageur au garde meuble public.
Mr A.L. s’engage volontairement à 18 ans et demi au 3ème régiment de cuirassiers à Vouziers (08) puis se réengage au 3ème régiment d’artillerie Coloniale à Toulon (83) en 1913. Il part pour Madagascar l’année suivante.
Pendant la première guerre mondiale , il revient, à sa demande, en métropole. Il combat sur l’Yser en septembre 1914, fait la bataille de la Somme en 1916 et se bat sur le front de Salonique en 1918.
De retour en France en 1919, il est affecté au fort de Charenton. Il repart l’année suivante à Madagascar pour 2 ans et finit ensuite sa carrière à Paris.
Venu en Aveyron pour y vivre sa retraite, Mr A.L. s’est marié. Puis il a divorcé. Il a reconnu un enfant d’une de ses compagnes et vit maintenant en concubinage avec “Nénette”. Il finira par l’épouser quelques années plus tard.
Mr A.L. a bonne réputation. Il a des relations. D’ailleurs, il dit lui-même qu’il a été en contact direct avec un député qui a été plusieurs fois ministre (des colonies, de la guerre et de l’instruction publique) et 2 ou 3 fois président du conseil. Vous trouverez facilement son nom…
En Aveyron, il est connu et apprécié et ne fait pas l’objet de remarques défavorables.
Jeune retraité, l’homme a trouvé un moyen d’occuper sa retraite : il tient des “maisons de tolérances”. Des bordels, quoi. Et il a la réputation de se conformer à toutes les règles (hygiène, horaires, contrôles…). Pour un ancien militaire, rien de plus normal que de respecter la loi.
Tout d’abord il ouvre une maison close dans le bassin minier, puis une près des grands travaux de barrage sur la Truyère. Et comme les ouvriers ont récemment fini le chantier, et bien il demande à reprendre la maison de Decazeville dont l’ancienne propriétaire vient de décédée.
Mr A.L. sera alors autorisé à exploiter “Mon abri” jusqu’à ce que la loi Marthe Richard du 13 avril 1946 le lui interdise.
Quelques pistes de recherches aux archives départementales:
Pour l’immeuble, une recherche classique cadastre/notaire/enregistrement/hypothèques.
Pour l’autorisation “d’exercer”, un arrêté du maire, forcément relayée au niveau de la sous préfecture et de la préfecture. Et peut-être (à vérifier) une déclaration au registre de commerce!
Au niveau du tenancier, les notes de renseignements, la surveillance administrative (mœurs, personnes suspectes) et bien sûr les infractions (police, justice).
Pour les occupant(e)s, soyez vigilants avec les recensements de population (les métiers sont extrapolés et les “filles” ne restent pas toute leur vie dans cette activité et encore moins au même endroit), mais regardez plutôt ce qui est lié au contrôle sanitaire, et à la santé plus globalement…
Enfin pour les clients, c’est bien plus difficile à évaluer et pister.
Par respect pour les personnes, les noms ont été rendus anonymes et toutes les pistes de recherches n’ont pas été décrites ici.
© 2021 Généalanille Article publié le 20 janvier 2021
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