Quand un homme, criblé de dettes, met volontairement le feu à sa maison pour toucher la prime d’assurance contre l’incendie…
Dans la nuit du 3 au 4 novembre 1875 vers 1 à 2 heures du matin, c’est un incendie qui réveillent les habitants d’un hameau de Manhac. La maison Lacroix est en feu et l'incendie atteint déjà celle des voisins, les Gombert. Le feu est intense. Tout le monde se mobilise et finit par maitriser le sinistre. S’il n’y avait pas eu un coup de vent, l’incendie aurait pu détruire tout le village.
La maison est inhabitée. Les propriétaires habitent à Vors, commune voisine, et on ne les a pas vus depuis deux jours.
Comme un tel incendie a-t-il pu se produire ? C’est forcément un crime. Les habitants trouvent des traces de pas dans la boue venant de Vors.
Ce sont des traces de pas faites par des chaussures très larges « comme on n’en porte pas dans le pays ».
« Les empreintes permettent de voir nettement qu’elles ont 10 rangées de clous ronds au dedans de la semelle et puis autour une rangée de clous dits tête de marteau. A l’intérieur du talon une rangée de clous à tête carrée et autour deux rangées des mêmes clous ». Donc 62 clous (recomptez si vous voulez).
Est-ce un acte de malveillance comme le dit le journal ? Le propriétaire est dans une situation financière difficile : il a acheté un bien qu’il n’a pas encore pu payer. Il doit de l’argent à pas mal de monde, et même à son frère qui était justement chez lui pour réclamer son dû. Il cherchait de l’argent et proposait à tous les voisins de leur vendre sa maison.
Quelques jours avant l’incendie, on l’avait vu déménager jour et nuit des grains, des meubles et des vêtements.
Il a pu faire ça pour toucher la prime .
En tous cas, la maison du plus proche voisin, Mr Gombert, est en très mauvais état suite à l’incendie.
Les voisins préviennent Mr Lacroix dès le lendemain matin. Il revient sur place avec son frère et avec sa quittance d’assurance ! Il évalue les dégâts et même s’il ne restait pas grand chose dans la maison, il y en a pour de l’argent.
Mr Lacroix doit alors déclarer le sinistre au juge de paix et prévenir l’assureur.
Aux pieds de Mr Lacroix, les habitants ont reconnu les chaussures dont les traces ressemblaient fortement à celles trouvées dans la boue.
Le propriétaire, se rendant compte qu’on regarde ses pieds, se met à marcher sur les pierres ou dans l’eau. Il tourne, tord son pied pour effacer ses traces…
Les habitants préviennent la justice. Les gendarmes font une enquête. Le jour de l’incendie ? Mr Lacroix était chez lui avec son beau frère et ils ont chauffé un four pour faire du pain.
Mais après le passage des gendarmes, Mr Lacroix et son frère ont quitté le pays. On saisit alors, à son domicile, des chaussures qui concordent parfaitement avec les traces.
Recherchés puis arrêtés, les deux frères sont séparés pour leur interrogatoire… Et comme ils ne peuvent pas se concerter ils fournissent des renseignements contradictoires.
Mr Lacroix est finalement acquitté par les juges, mais il y a des chances pour qu’il n’ait pas touché la prime d’assurance comme évoqué dans cet autre article.
© 2021 Généalanille - Article publié le 17 janvier 2021
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