Pour avoir voulu protéger sa chèvre, Mr Cayron se trouve condamné. Il est en état de récidive et est donc relégué en Nouvelle Calédonie.
Mr Cayron habite le village de Graissac, en Aveyron, dans une petite maison. Il y a trois prés à côté… alors pourquoi aller plus loin pour laisser paître sa chèvre ? La chèvre mange l’herbe mais cette herbe, c’est celle du voisin, Mr Laurens. Et Mr Laurens est fort mécontent ! Il a même dit qu’il tuerait la chèvre s’il la voyait dans ses prés. Mr Cayron l’a entendu et a répondu qu’il lui ferait « un mauvais parti ».
Le 29 avril 1893, vers 20H, les deux hommes se rencontrent. Mr Cayron se souvient des paroles de Mr Laurens et se précipite chez lui, abandonnant cheval et voiture sur la route. Et il revient avec son fusil et poursuit Mr Laurens. Il l’invective et tire deux coups .
Le médecin trouvera 11 plombs : 1 à la cuisse, 3 aux bras, 2 dans le cou, et 3 au visage dont un dans l’œil et un entre les deux yeux. Mr Laurens tombe dans un fossé, mais il ne meurt pas . Par contre, il ne retrouvera pas l’usage de son œil droit.
Le médecin ne parvient qu’à retirer un plomb: celui du bras droit. Mr Laurens finira sa vie “plombé”.
Pas de légitime défense pour Mr Cayron. Que plaider ? L’ivresse ? Il n’est pas prouvé qu’il avait bu ce jour là. Et puis il a de mauvais antécédents : deux condamnations pour coups et blessures (avec prison), des témoignages comme quoi il tapait sa femme et ses enfants.
« La terreur qu’il inspire est telle que certains font un détour pour ne point passer devant sa maison connue dans le pays sous le nom de baraque de passe-vite ».
Le jour de son arrestation, il a cherché à prendre son pistolet pour tirer sur les gendarmes… c’est dire !
Mr Cayron est condamné par la cour d’assises de l’Aveyron aux travaux forcés à perpétuité . Et du fait de sa récidive, il est condamné à la relégation dans le cadre de la loi du 27 mai 1885 .
Il subit un « internement perpétuel sur le territoire des colonies ou possessions françaises des condamnés que la présente loi a pour objet d’éloigner de France. »
Le 27 septembre 1895, le Président de la République transforme sa peine à perpétuité en 15 ans de travaux forcés. Le 13 janvier 1904, cette peine est réduite de 3 ans, mais il reste en Nouvelle Calédonie. Sa peine se termine en 1908 !
Dès 1907, sa famille cherche à le faire revenir. Son dossier est révisé. L’extrait du casier judiciaire a disparu, il faut en redemander un. A-t-il de la famille pour l’accueillir ? Ses enfants sont grands maintenant et tous partis à Paris, mais sa femme est toujours dans la commune aveyronnaise. Serait-il accepté par la population ? A priori, oui. Avec le recul, les habitants ont trouvé la punition très sévère.
En mars 1909, l’état signalétique des condamnés atteints par l’article 19 de la loi du 27 mai 1885 sur les récidivistes N°275 précise que Mr Cayron ne peut pas résider en Aveyron. Il meurt à Paris le 22 mars 1909.
Cet article a été réalisé dans le cadre du challenge UproG d’octobre 2020 sur le thème imposé “le parcours judiciaire d’un récidiviste”.
© 2020 Généalanille - Article publié le 31 octobre 2020
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