Quand le préfet demande à tous les maires de lister précisément tous les étrangers présents dans le département et notamment d’où ils viennent….une sacré aubaine généalogique!
Le préfet de l’Aveyron demande par télégramme du 23 juin 1917 « la liste nominative de tous les étrangers titulaires de la carte verte ou chamois ».
La carte chamois est attribuée aux « travailleurs coloniaux et étrangers » affectés à l’ agriculture. La carte verte est réservée à ceux travaillant à l ’industrie et au commerce .
La tâche est longue, notamment pour les communes de taille importante. Et quand survient la dépêche du 2 juillet, certains s’inquiètent. Car le travail demandé est maintenant « la liste nominative de tous les étrangers habitant la commune en indiquant si l’étranger est porteur d’un permis de séjour ou de la carte verte ou chamois ».
La tâche est surtout intéressante à postériori car le préfet ne veut pas juste les noms prénoms, date et lieux de naissance, mais aussi depuis quand l’étranger est présent dans la commune et d’où il venait au moment de son inscription.
Le résultat du recensement montre que des étrangers sont présents sur 98 communes du département. La proportion étant, bien entendue, plus élevée dans les zones minières (Aubin-Cransac-Decazeville).
Le recensement de 1911 laissait apparaitre 1511 étrangers, le recensement demandé en 1917 donne une liste de 1697 noms (mais il manque certainement des personnes comme évoqué ci-après).
Un premier constat montre les points suivants :
71% des étrangers recensés dans cette étude sont espagnols . Les polonais ne sont pas encore implantés en Aveyron et ne représentent que 1%.
Les autres pays sont loin derrière l’Espagne : l’Italie 4,6%, la Belgique 3,4%, l’Allemagne (principalement des prisonniers de guerre) 2,5%.
On notera la présence de 60 travailleurs chinois, 41 grecs et 2 australiens.
Certaines populations sont à associer avec leur pays d’origine :
Par ailleurs, d’autres étrangers viennent de bassins de vie liés à leur métier : les mineurs viennent du nord de la France (Barlin, Denain…) ou des mines du centre Est (La Machine dans la Nièvre, Montceau les Mines en Saône et Loire ou St Etienne Firminy dans la Loire).
Pour les espagnols, un tiers vient d’Espagne, un tiers vient d’une autre commune de l’Aveyron. Le reste vient souvent de département soit limitrophe (Hérault et en moindre mesure Tarn), soit à proximité des Pyrénées (Atlantiques, Orientales, Hautes Pyrénées et Ariège).
La même tendance est observée pour les autres nationalités (pays d’origine, autre commune de l’Aveyron, département limitrophe ou à proximité de la zone frontière avec le pays d’origine).
Enfin, pour les catégories socioprofessionnelles plus aisées ou atypiques (ingénieur, modiste, gérant d’hôtel, artistes…), les étrangers viennent souvent d’une autre grande ville (Paris, Toulouse, Montpellier…)
Les étrangers présents en Aveyron en 1917 sont majoritairement arrivés depuis moins d’un an . Pour certains, ils sont en Aveyron depuis le début de la première guerre mondiale.
Pour quelques rares exceptions (moins de 20 personnes recensées), les étrangers sont présents depuis le début du 20 ème siècle, voire à la fin du 19 ème siècle (au moins 5 personnes). Ils sont alors mariés et installés avec des aveyronnaises.
Les cartes vertes et chamoises seront remplacées par une carte blanche en 1920.
L’ensemble des personnes recensées fin juin 1917 en Aveyron est à retrouver dans la base de données.
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