Pompon est réquisitionné
Les animaux ont aussi été réquisitionnés lors de la seconde guerre mondiale, faisant perdre un outil de travail et un compagnon à leurs propriétaires.
Des chevaux recensés
Pompon est un cheval né en 1929. Depuis ses 5 ans, il est annuellement recensé à la mairie de St Affrique comme « susceptible d’être requis par le service des armées en cas de mobilisation ». C’est la loi du 3 juillet 1877 qui a instauré cette déclaration obligatoire.
Et c’est le maire qui est chargé d’établir la liste dans un registre avec le nom du propriétaire, le nom de l’animal, sa robe, son sexe, sa taille, son numéro d’ordre au registre de recensement et le classement de l’année précédente s’il y a lieu.
Quelques animaux échappent à cette liste : les juments reproductrices, les animaux de halages ou d’exploitations houillères et les animaux réformés de part leur fonction (appartenant au chef de l’état, à l’administration des postes…)
Pour la commune de Saint Affrique, la présentation des chevaux a lieu sur la place de l’hospice, généralement en mai, lors d’une tournée d’une commission départementale. 147 animaux en 1938, rien que pour cette commune !
Une taxe
Pompon est le seul cheval d’Henri Boudes à Saint-Affrique. Il a 2 chiens, mais un seul cheval. Il paie des taxes pour ses animaux . 12 francs par an pour Pompon depuis que la taxe de l’état a été supprimée (en juillet 1934) et que le conseil municipal a fixé ce nouveau tarif. 13 francs pour les deux chiens.
Pompon est réquisitionné
La seconde guerre mondiale se déclenche. Mobilisation générale pour les hommes et pour les « animaux, voitures, moyens d’attelage, aéronefs, véhicules automobiles, navires, embarcations…. » Pompon est réquisitionné et Henri Boudes doit l’emmener le 3 septembre 1939. Où va-t-il aller ? Au front, à l’arrière ? Impossible de savoir. L’homme doit se séparer de son outil de travail et probablement d’un compagnon.
Une compensation financière
Un barème est établi pour les voitures et pour les animaux afin de compenser la perte financière des moyens réquisitionnés. Mais l’argent ne remplace pas tout. Et Henri Boudes n’est pas satisfait d’une part de ne plus avoir Pompon et d’autre part de ne toucher que 5 800 francs pour ce cheval de 3 ème catégorie. Le 25 janvier 1940, il en réclame 7 800 francs. C’est bien plus que les 25% généralement proposés par l’administration en cas de contestation. Par jugement du 6 mars 1940, il obtiendra gain de cause et la somme qu’il souhaitait.
De tous les propriétaires du canton de St Affrique qui ont envoyé une réclamation pour des compensations financières face à la réquisition de leurs chevaux, seuls deux d’entre eux ont précisé comment ils appelaient leurs animaux.
La suite de l’histoire de Pompon n’est pas précisée dans les documents d’archives…
Sources: 10U8/190-AD12, 16P8/19-AD12, 15P1/216-AD12, 20R71-AD12 et la photo de Bayard.
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