Soit vous envoyez une carte de vœux, soit vous donnez 3 francs pour les pauvres ! Ce système mis en place à Villefranche de Rouergue a fonctionné pendant de nombreuses années.
Un tweet, un SMS, un coup de fil, une carte de vœux, une longue lettre, une visite… Tout est possible pour échanger ses vœux, selon l’époque et les habitudes de chacun.
En 1896, Claire Leriche dans le journal local aveyronnais précise l’usage de la carte de visite, alors utilisée comme carte de vœux .
« La carte de visite s’envoie aux amis et connaissances avec qui on n’a pas de rapports de tous les jours. On peut y annoter ses bons souhaits suivant le degré des relations, l’envoyer sous enveloppe ou sous bande. La carte doit contenir vœux, souhaits, compliments de condoléances, félicitations, remerciements ou autres formules de politesse, exprimées en termes impersonnels et n’excédant pas 5 mots . »
5 mots ! « Meilleurs vœux pour cette nouvelle année. » c’est donc déjà trop !
Pour les plus intimes, on utilise la lettre.
« Si l’on est obligé de leur écrire, on emploie une enveloppe carrée blanche. Le papier à vignettes et les petits cachets ornés de fleurs sont de très mauvais goûts. Il ne faut jamais se servir d’abréviations qui ne sont bonnes que pour les notes prises sur un cahier ou dans les rapports entre commerçants.
D’autre part, écrire sur une feuille simple est toujours de mauvais ton même chez une femme riche, qui ne peut certes pas invoquer l’économie ; la plus petite lettre exige une feuille double . »
Finalement, une carte, c’est plus rapide.
L’idée de présenter ses vœux, c’est surtout l’occasion de rendre visite à des amis ou de la famille qu’on ne voit que rarement. Alors imaginez la situation où vous présentez vos vœux, carte à la main (version 1896.)
« La carte tient lieu, parfois, d’une visite. En ce cas, il faut la porter soi même et en corner un des angles du côté droit . »
Si vous trouvez une carte de visite cornée, vous serez qu’elle a été transmise à la main!
A Villefranche de Rouergue, c’est le comité de secours aux familles qui ont perdu ou qui ont leurs soutiens à l’armée qui en a l’idée. Au lieu de faire des frais pour envoyer des cartes de visite comme cartes de vœux, pourquoi ne pas donner un montant (libre) à cette œuvre pour l’aider dans ses actions.
Le don moyen est de 3 francs et tous les noms des donataires sont imprimés dans le journal.
Avocats, notaires, juges, curés, médecins, pharmaciens, professeurs… La liste est plutôt élitiste mais les appels aux dons ne manquent pas dans les communes pendant ces jours de guerre.
Décembre 1871, la guerre est terminée mais les donateurs semblent avoir aimé cette idée de se débarrasser de la corvée de vœux. Le journal propose donc de gérer à nouveaux la diffusion des listes des « dispensés d’envoi de carte »
Le montant n’est pas précisé mais il semble qu’il soit d’ores et déjà fixé à 3 francs. Les recettes sont données aux religieuses de l’hôtel Dieu de la ville pour être redistribuées aux pauvres.
10 ans après son lancement, l’appel aux dons continue d’être fidèlement relayé par le journal. Il est destiné à ceux qui préféreront « consacrer la journée du 1 er janvier à leur famille , que de s’astreindre à des formalités surannées, qui dégénèrent en véritable corvée. »
1905 semble être la dernière année où les donataires ont pu être exemptés de cartes de vœux. L’action aura perduré 35 ans !
Sources: le narrateur, le journal de Villefranche – AD12
© 2017 Généalanille - Article publié le 4 janvier 2017
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