Lazare Loreau est né le 15 mai 1890 au lieu-dit le Vernay à Grury. Fils de Claude, propriétaire, et de Louise Paruzot, il est le 4 ème des 5 enfants de la famille. La famille s’installe à la Pierre aux Raux et les enfants travaillent avec leurs parents.
Lazare Loreau fait son service militaire entre 1911 et 1912 puisqu’il est réformé temporairement pour « bronchite imminente de tuberculose pulmonaire. »
Quand sonne l’heure de la mobilisation générale, le conseil de révision le désigne bon pour le service armé et il est affecté au 21 ème Régiment d’infanterie qu’il rejoint le 26 septembre (selon sa fiche matricule) ou le 12 décembre à Langres (selon son état signalétique de services). Il ne croise pas Eugène Prévost, autre grurycois, qui est déjà décédé le 28 novembre 1914.
S’il rejoint le front en décembre, c’est entre Béthune et Arras qu’il commence sa campagne. Peut-être participe-t-il à l’attaque sur Notre Dame de Noulettes ?
Le 16 février 1915, Lazare Loreau est transféré au 174ème régiment d’infanterie nouvellement créé .
Le régiment se forme à Rétheuil (02) qu’il quitte pour embarquer à la Ferté Milon. Les hommes sont débarqués à Epernay le 25 février 1915. Le régiment atteint Récy le 10 mars pour être transporté par convois automobiles à Somme Tourbe. La fin du voyage jusqu’à Mesnil les Hurlus se termine à pied et le 12 mars 1915, les bataillons occupent les tranchées.
L’attaque a lieu le jour même. Elle va durer à peine 2 heures et faire de nombreuses pertes. Le lendemain, une nouvelle attaque est prévue mais le télégramme arrive trop tard.
Le journal de marche continue d’égrener sa liste de victimes et ses consignes d’attaques.
L’organisation se précise, des consignes sont données dans les bataillons pour enterrer les morts après leur avoir retiré leurs objets personnels et leur plaque.
En face, les allemands tentent de ruser mais les français les démasquent et n’hésitent pas à « massacrer tout ce qui leur offrait la moindre résistance. »
Après 11 jours en première ligne, le 174 ème RI est relevé par le 53 ème RI.
Quelques renforts arrivent du 21 ème RI de Langres et le 26 avril 1915, le régiment reçoit l’ordre de quitter Somme Vesle où il cantonne depuis le 4 avril pour la région de Verdun . Des camions emmènent les hommes jusqu’à Lemmes puis ils rejoignent à pied les Eparges dont ils occupent les tranchées le 3 mai.
Le 14 mai, après quelques jours de cantonnement, les hommes sont embarqués par train direction le Pas de Calais . Ils vont cantonner à Barlin, Hersin et Gavion.
Le 18 mai 1915, le 174 ème RI participe à la bataille sur le secteur de Notre Dame de Lorette où il faut tenir coûte que coûte et sous un bombardement violent et continu. Il est relevé le 26 mai par un bataillon du 282 ème RI.
Entre le 6 et le 12 juin, ce sont plus de 1200 hommes qui arrivent en renfort. Lazare Loreau est promu caporal le 8 juin 1915.
Quelques jours plus tard, le régiment se bat à Angres à côté de Lens.
Le 6 juillet 1915 sonne à nouveau l’heure du départ. Les hommes reprennent le train à St Pol et débarquent à Longpont. Ils prennent un peu de repos avant de repartir pour Vingré où ils combattent jusqu’au 16 septembre.
Le 5 septembre 1915, Lazare Loreau est cité à l’ordre de la brigade pour le motif suivant : « sous un feu violent d’artillerie, a déterré plusieurs de ses camarades ensevelis. Patrouilleur volontaire dans des circonstances très difficiles»
Le27 septembre 1915, nouvel embarquement en train de Rethonde à St Hilaire au Temple. La suite du voyage a lieu en automobile jusqu’à Suippes avant d’attaquer des travaux de tranchées et boyaux de communication entre la 1 ère ligne française et Souain le 1 er octobre.
Le 174 ème RI reste sur le secteur jusqu’au début décembre.
Le journal de marche évoque à la date du 15 décembre 1915 la création d’une musique grâce à 17 gros instruments prêtés par un lieutenant et complétée par les musiciens qui possèdent leur propre instrument. C’est le soldat Varanne élève au conservatoire de Paris qui est désigné comme chef de musique.
Du 1 er au 16 février 1916, le régiment est occupé à des travaux d’organisation de la 2 ème position en Argonne. Après avoir été transporté à Longchamps sur Aire le 17 février, il remonte à Ippécourt le 22 puis arrive au fort de la Chaume (à l’ouest de Verdun) le 25 février. La Bataille de Verdun fait rage depuis 4 jours. Le 26 février, le 174 ème RI est au fort de Souville et le 27 février il doit occuper une position retranchée (à cheval sur la route Verdun-Etain) depuis la batterie du mardi gras jusqu’à la batterie d’Eix. Le nouveau front doit être défendu le cas échéant avec la plus grande énergie.
Le 28 février au matin, la liaison entre les 2 ème et 3 ème bataillons n’est faite qu’à 2H. Plusieurs sections attaquent la station d’Eix soutenues par 2 sections de la 10 ème compagnie. C’est un échec, et il est demandé aux hommes de reculer pour permettre à l’artillerie de pilonner les maisons qui n’ont pas pu être prises. Au petit matin, une contre-attaque allemande décime la 12 ème compagnie. La 10 ème se met en position de défense et subit de lourdes pertes.
Parmi elles, on dénombre Lazare Loreau, porté disparu.
Le jugement du tribunal d’Autun du 10 septembre 1921 fixe sa mort au 28 février 1916. Mort pour la France, il avait 26 ans. Il obtient la croix de guerre.
Son frère Pierre, affecté à l’ambulance 8/8 du 8 ème SIM le 18 novembre 1916 rentrera de la guerre.
Sources: 5E227/12-AD71, 1R RM Autun 1910-AD71, 3U300-AD71, sga mémoire des hommes 26N710/3
© 2016 Généalanille Article publié le 28 février 2016
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