Début mars 1916, le ministère de la Marine annonce que le croiseur auxiliaire Provence II a été coulé en Méditerranée. A son bord, les troupes de militaires en cours d’acheminement pour la Salonique sont largement décimées.
Les rescapés racontent que le bateau était en pleine mer et que tout le monde était sur le pont quand un peu avant 15H un bruit sourd a été entendu à l’arrière du bateau et que de la fumée s’est échappé.
Sur le pont, au moins deux hommes sont morts et c’est surtout une scène de panique : les baleinières et des radeaux sont mis à l’eau à la hâte et les soldats sautent dans l’eau d’une hauteur de 15 mètres. Certains se noient, d’autres font chavirer les barques.
A bord, les machines explosent, l’avant du bateau se dresse verticalement et il coule en 15 minutes en emportant la vie de plus de 1000 soldats restés sur le pont supérieur.
Vers 4H, le torpilleur « Fantassin » s’approche du site. Il ramasse des naufragés jusqu’à midi avant de se diriger vers l’ile de Milo où les hommes sont débarqués vers 20H.
Le 3 ème régiment d’infanterie colonial est parmi les troupes à bord du Provence II. Les hommes ont quitté les champs de bataille de la Marne en octobre 1915 et changent continuellement de cantonnement depuis le début de l’année 1916. En effet, ils viennent d’être affecté pour l’Orient en ce début février et après un transport jusqu’à Lyon (ils cantonnent à Tassin la Demi Lune à partir du 5 février), ils embarquent à Lyon-Vaise par train direction Toulon le 20 février.
Deux bataillons embarquent à bord du Burdigala le jour même, le troisième embarque le 23 février sur la Provence II. Le premier bateau arrive à destination alors que le deuxième est coulé à deux milles Sud Sud Ouest de Sapienza dans la mer Ionienne.
Vingt et un aveyronnais qui appartiennent au 3ème RIC disparaissent dans le naufrage :
Le 3 ème RIC remet à la garde du Souvenir Français et de la ville de Rochefort une plaque en bronze en hommage à cet événement : une tête de France casquée avec le coq gaulois entourée de la devise « Patria non immemor ». Elle est inaugurée officiellement le 14 septembre 1916 après la cérémonie religieuse pour les défunts qui a lieu à Rochefort.
Les citations et inscriptions au tableau de la médaille militaire de certains soldats et matelots seront publiées au journal officiel du 7 avril 1916. Le jugement de disparition officialisant le décès des soldats n’est rendu qu’en août 1917 par le tribunal de Cherbourg.
Les bataillons survivants du 3ème RIC finiront la guerre 14-18 sur le front d’Orient.
© 2016 Généalanille Article publié le 26 février 2016
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