A situation atypique, le parcours de Joseph Quillier pendant la 1 ère guerre mondiale ne peut pas être « raconté » de la même manière que les autres poilus morts pour la France de Grury.
La première raison est le fait d’être « non mort pour la France » sur sa fiche mise à disposition sur le site Mémoire des Hommes. La mention “Mort pour la France” est rayée sur la transcription de l’acte de décès dans les registres d’état civil.
La mention « mort pour la France » créée par la loi du 2 juillet 1915 implique que le décès soit imputable à un fait de guerre, ce qui n’est pas le cas pour Joseph Quillier qui est mort de maladie.
La deuxième raison est que cet homme est l’un des plus vieux lieutenants pendant cette première guerre mondiale rendant inutile l’exploitation d’outils habituels (fiche matricule par exemple).
Joseph Quillier est né le 29 aout 1845 à Mâcon (71) de Pierre René, contrôleur des contributions indirectes et de Célestine Henriette Julie Rollet. Joseph est l’ainé des deux enfants du couple qui s’est marié en 1844 à Mâcon. Sa sœur Marie Louise nait dans cette ville en 1846.
A l’âge de faire son service militaire, Joseph Quillier n’est pas recensé à Mâcon . Peut-être l’est-il en Seine et Oise où son père a été muté comme contrôleur principal fin 1854, ou encore dans le Cher dont son père est originaire (St Satur) et où vit son oncle notaire (Sancerre) ?
Quand éclate la guerre de 1870, il s’ engage volontairement le 14 aout avec le 3 ème bataillon des gardes mobiles du Cher. Il publira un ouvrage à son retour « Campagne de 1870-1871, Lettres d’un mobile (Cher), 1870-1871. Bourges, Just- Bernard, 1871 ; 71 pages. »
Joseph Quillier est nommé lieutenant le 3 novembre 1870 et licencié de son activité le 19 mars 1871.
Il obtient la médaille commémorative de cette guerre.
Devenu notaire , il est nommé par décret du 14 avril 1873 à la résidence de Decize dans la Nièvre en remplacement de Maitre Martinet. Il passera toute sa carrière dans cette ville de Bourgogne.
Le 18 janvier 1875, il se marie à Charolles (71) avec Louise Charlotte Compin, fille d’un médecin de cette ville. A la fin de l’année, il est affecté au 64 ème régiment d’infanterie territoriale du fait de son âge. Il démissionne le 04 décembre 1884, mais est maintenu dans son grade et dans son emploi par décret du 27 mars 1891 et est affecté au service de garde des voies de communications pour lequel il fait des exercices de 2 à 3 jours tous les deux ans environ.
Notable à Decize, il est président d’honneur de la 1587 ème section des vétérans de 1870-71, vice président fondateur du comité de Decize de la société de secours aux blessés militaires, trésorier et président pendant 30 ans de la société de secours mutuel de Decize.
En décembre 1897, sa fille Cécile épouse Joseph Gabriel Baudot , lieutenant au 29 ème régiment d’infanterie qui deviendra capitaine l’année suivante. C’est aussi à cette époque qu’il achète des propriétés à Grury, notamment une partie de celles qui ont appartenu à la famille de sa femme. C’est là où il se retire à sa retraite en 1905 après être remplacé par Maitre Gros.
Il habite une maison bourgeoise au cœur du bourg que les habitants appellent parfois « le Château ».
Sur les cartes postales, on parle de la maison Quillier.
En 1912, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur . Son père a déjà reçu cette récompense en 1880. Son gendre Joseph Baudot a reçu cette même médaille en début d’année 1912.
Quand éclate la guerre de 1914 , alors que son gendre est devient chef de bataillon du 331 ème régiment d’infanterie à Blois, Joseph Quillier se propose en tant que lieutenant au 64 ème RIT dans la section garde des voies de communication. Il a alors 69 ans, ce qui lui confère le grade d’ un des plus vieux lieutenants en activité. Il n’est pas le seul vétéran de 1870 au combat, on note dans la presse par exemple le nom de Charles Surugue, ancien maire d’Auxerre (89) âgé de 76 ans au moment de son engagement en juin 1915.
A quel moment rejoint-il son régiment à Nevers ? Rejoint-il le front rapidement avec les autres poilus ? A quel moment est-il rapatrié à l’arrière ? Les éléments manquent pour tracer son parcours et son nom n’est pas mentionné dans le journal de marche du régiment.
Son gendre meurt pour la France en décembre 1914.
Joseph Quillier décède le 20 novembre 1915 à 70 ans de maladie à l’annexe n°11 de l’hôpital du val de Grâce, située dans la Villa Molière boulevard Montmorency à Auteuil.
Il est enterré le 23 ou le 24 novembre 1915 (selon les sources) à Grury « au milieu d’une grande affluence » et un service religieux est fait en sa mémoire à l’église St Paré de Decize le lundi 6 décembre.
Les avis de décès et remerciement paraissent sur les journaux nivernais.
Les journaux de Saône et Loire sont plus sobres, surtout en cette période de disparition de deux autres figures locales Jean Chandioux, député maire de Luzy (58) et Ferdinand Sarrien, sénateur maire de Bourbon Lancy (71) et ancien ministre.
Sources : 5E270/163-AD71, 5E270/161-AD71, 5E270/166-AD71, 5E106/26-AD71, 3P227-AD71, 6M Grury-AD71, PR19/9-AD71, PR60/18-AD71, PR76/18-AD71, archives municipales de Grury, instruments de recherches 3E-AD58, 2mi EC 174-AD58, 2mi55-AD18, 6M0028-AD18, 6M0052-AD18, 3E2068-AD18, 3E2387-AD18, Base Léonore LH 2249/75, LH 2249/76, Mémoire des hommes: 26N787/8, 26N787/9, 26N787/10, 26N787/11, Gallica : le temps, revue du notariat
© 2015 Généalanille Article publié le 20 novembre 2015
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