Paul Vilain est né le 19 juin 1891 à Grury de parents cultivateurs, Jean Vilain et Jeanne Dumont. Après la naissance de Paul, la famille quitte le lieu dit Chez Racho où habitent les parents de Jeanne Dumont et vont s’installer au Vernay (vers la Croisette) où habite la sœur de Jean Vilain.
Paul Vilain restera fils unique jusqu’en 1903, date de naissance de sa sœur Marguerite.
Alors que son père avait été dispensé comme ainé d’orphelins, Paul est « bon » pour le service militaire. Il est incorporé en octobre 1912 au 5 ème bataillon de chasseurs à pieds. Il passe ensuite au 31 ème bataillon de chasseurs à pied, bataillon nouvellement formé, en juin 1913.
De chasseur de 2 ème classe, il est promu caporal le 8 septembre 1913 puis sergent le 8 mars 1914.
Dès le 30 juillet 1914, son régiment basé à Corcieux (88) reçoit l’ordre de revêtir la tenue de guerre et se dirige le lendemain vers St Dié dont il traverse la ville « clairons sonnant. »
Alors que la mobilisation générale est placardée dans tout le pays, le 31 ème BCP est déjà en place et part pour des reconnaissances du terrain « sans dépasser la ligne prescrite par les ordres. »
Le 4 août, le régiment reçoit une notification vers 17H pour signaler que l’Allemagne a déclaré la guerre à la France.
Le 8 août, le 31 ème BCP reçoit l’ordre d’attaquer et de s’imposer au col de Sainte Marie (Les Mines). Il part ensuite sur Saales, traverse le Donon et remonte jusqu’à Abreschwiller avant d’être obligé de battre en retraite dès le 22 aout 1914 après avoir été encerclé et avoir perdu du monde (blessés, tués et prisonniers).
Le 27 aout, le bataillon a reculé jusqu’à JeanMénil. Il est présent au combat de la Chipotte du 30 aout mais ne participe pas à l’attaque, il attaque le lieu le lendemain et enlève la première position allemande avec un lourd bilan : 160 chasseurs tués, blessés ou disparus. Le bataillon est en seconde ligne pendant plusieurs jours.
Le 5 septembre 1914 au soir, le bataillon part sur Thaon. « Après un voyage de 14 heures, il arrive vers midi à Vassy et va cantonner à Voillecomte. »
Le surlendemain, « le bataillon quitte Voillecomte à minuit 30, et après une étape très dure, arrive à Vaucogne à 20 heures. »
Le 9 septembre au matin, les hommes repartent au combat sur Sompuis, le 12 septembre ils sont à Courtisols où ils font quelques prisonniers allemands (blessés) et se partagent des « conserves Potin » qui avaient prises par les envahisseurs. Ils continuent d’avancer sur les ennemis avant de marcher et d’attaquer Souain le 13 septembre 1914.
Le 14 septembre, de nouvelles attaques sont lancées sans succès et provoquant de nombreux blessés. Le bataillon prend position entre la ferme des Wacques et la route Suippe-Souain. Il reste aux abords de la ferme pendant plusieurs jours sous un temps froid et humide et survolés par « beaucoup d’avions. » Le 19 septembre, le chef de Bataillon envoie une partie de ses compagnies secourir les bataillons du 149è RI mais celles-ci ne trouvent pas leur objectif et sont mitraillées et fusillées. Un capitaine, un lieutenant et 10 chasseurs sont blessés, un sergent est tué : Paul Vilain.
Paul Vilain aurait dû être libéré du service militaire fin octobre 1914, il est mort le 18 septembre 1914 à 23 ans. Le 18? C’est bien la date qui est présente sur sa fiche militaire, sur la fiche SGA, sur le livre d’or de la commune, sur le récapitulatif des enfants de Grury décédés pendant la guerre, sur la plaque commémorative de l’église de Grury … mais pas sur le journal de marche de son régiment puisqu’il est inscrit tué sur la journée du 19. Qu’importe, il reste, malheureusement, mort pour la France.
Autre curiosité: le monument aux morts. Alors que la plaque correspondant à l’année 1914-1915 est susceptible d’aligner les noms des soldats par leur date de décès, celle de Paul Vilain est notée en deuxième position alors qu’il est le 8ème mort de la commune. Ce n’est pas lié à un retard dans l’information puisque le décès est transcrit en 1915, bien avant que le monument ne soit érigé. On peut imaginer que le tailleur ait reçu l’ordre de faire apparaitre les hommes gradés en premier, mais même si Pierre Desbrosses (premier mort de la commune) et Paul Vilain étaient sergents, les autres gradés (capitaine, commandant et lieutenant) ne sont pas inscrits immédiatement après eux.
Sources:
5 E227/12-AD71, 6M Recensements Grury – AD71, Sga mémoire des hommes 26 N 826/24, 1R RM Autun 1911-AD71, site chtimiste.com, cartes Google Maps.
© 2014 Généalanille Article publié le 18 septembre 2014
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