Nos ancêtres limitrophes sont ceux qui ont eut l’idée de naître, se marier ou décéder dans un département voisin et qui nous obligent de jongler entre différents fonds d’archives.
Il faut évidemment envisager que pour tout être humain, le changement de département n’est qu’une barrière virtuelle administrative. Imaginons nos ancêtres faire quelques kilomètres pour aller travailler, trouver une compagne ou faire des échanges commerciaux. A moins d’une marque visible, tel un péage, une barrière, une rivière, il est fort à parier que le changement de département leur importait peu.
Par exemple, la croix des trois évêques érigée à la limite de la Lozère, de l’Aveyron et du Cantal laisse apparaitre un territoire visuellement identique (l’Aubrac) sur les trois départements.
C’est plutôt un changement de vallée, de paysage qui donnait une indication du lieu à nos ancêtres. La généalogie, c’est donc aussi une bonne connaissance de la géographie !
Deux communes, au moins, de l’Aveyron sont fortement liées à une commune du département voisin.
La compagnie d’Orléans officialise en 1859 le nom de Capdenac-Gare pour l’emplacement d’une gare située dans l’Aveyron sur la commune de Saint Julien d’Empare. Ce nom de Capdenac n’est autre que celui du village voisin situé sur l’autre rive de la rivière dans le département du Lot. Capdenac-Gare sera érigée en commune en 1891, conservant ainsi un lien avec son quasi homonyme.
A Saint Santin , toujours dans l’Aveyron, le village est coupé par la « frontière » avec le département du Cantal, donnant ainsi naissance à un monument aux morts de la grande guerre honorant d’un côté les poilus de Saint Santin de l’Aveyron et de l’autre ceux de Saint Santin des Maurs.
La plupart des généalogistes cherchent à lister leurs ancêtres de manière ascendante, descendante ou les deux. Le point de départ est souvent l’état civil puis les registres paroissiaux. Depuis une dizaine d’année, la plupart des départements a numérisé ses ressources et les met à disposition sur internet. On peut donc compulser les registres d’un département ou d’un autre sans se préoccuper de la barrière virtuelle …
Pour faire un arbre squelettique (nom, prénom, dates et lieux de naissance, mariage, décès), avoir des ancêtres limitrophes ne pose pas forcément beaucoup de problèmes car les ressources de base sont partout les mêmes. On aura juste parfois envie de pester contre les différentes visionneuses qui n’ont pas les mêmes fonctionnalités !
« Je ne retrouve pas ma commune ! » Faire de la généalogie, c’est aussi faire de l’histoire locale. La commune a pu changer de nom, mais aussi elle a pu changer de département. C’est le cas par exemple du canton de Saint Antonin Noble Val qui est cédé en 1808 par l’Aveyron pour créer le département du Tarn et Garonne.
La généalogie d’ancêtres limitrophes à d’autres pays ne sera pas abordée ici mais il faut évidemment garder en tête les changements de frontière survenus au fil des siècles. Et leur conséquence en terme de recherches (et de destruction d’archives).
Pour débloquer des branches, on utilise d’autres fonds que l’état civil ou les registres paroissiaux. Et l’absence de numérisation nous impose d’aller fréquenter nos salles de lectur e. Et l’on se rend vite compte qu’il n’y a pas que la visionneuse qui est différente !
Le premier problème est d’ ordre organisationnel . La salle de lecture est-elle ouverte au moment où on envisage de s’y rendre ? Combien de documents nous seront communiqués par jour ? D’un département à l’autre, cette réponse varie parfois énormément. Mais la réponse est bien souvent sur le site internet des archives départementales ou diocésaines concernées.
Le deuxième problème est lié à l’ état physique des fonds . Les documents sont-ils communicables ? Partis en restauration ? En cours de numérisation ? On peut envisager de poser la question avant de se déplacer, mais difficile de connaitre la cote qu’on va vouloir consulter si on n’a pas accès aux instruments de recherche… Quelle déception quand on apprend que les documents qu’on avait espéré consulter ne seront pas visibles ! Là encore, la politique choisie et les moyens financiers disponibles varient d’un département à l’autre.
Le troisième problème est lié au contenu des fonds. Les tables des hypothèques n’ont pas été conservées, le notaire n’a pas déposé, les archives d’insinuations ou de contrôle des actes sont inexistantes pour le bureau qui vous intéresse, un des exemplaires des registres paroissiaux a été détruit, les recensements de population n’existent pas avant 1871. Chaque département a finalement des fonds d’archives très différents…
Les recherches d’ancêtres limitrophes ne sont pas toujours plus difficiles à mener qu’une recherche de personnes ayant vécu au cœur d’un département. Elles sont même plus faciles à envisager qu’une généalogie d’ancêtre ayant migré ou émigré !
Il faut juste penser à regarder dans les départements d’à côté et pourquoi pas envisager des vacances généalogiques sur la terre de vos ancêtres.
Images: visionneuses du département de l’Aveyron et des départements limitrophes, clichés personnels.
© 2018 Généalanille - Article publié le 6 aout 2018
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