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Bouton Etienne, mort pour la France

Etienne Bouton est né le 18 septembre 1892 au hameau de St Siacre à Grury (71). Il est le 3 ème enfant de Jean Marie Bouton, cultivateur et d’Anne Frappet et frère de Jean Marie Bouton, mort pour la France en septembre 1917.

Bon pour le service

Etienne part au régiment le 9 octobre 1913. Il rejoint le 158 ème régiment d’infanterie dans les Vosges dont il doit être libéré en 1915. Mais la classe 1912 est l’une de celles qui passeront le plus de temps au front … du moins pour ceux qui reviendront vivants.

Mobilisés avant l’heure

De part leur présence dans les Vosges, les hommes du 158 ème régiment d’infanterie sont prêts à intervenir avant même l’ordre de mobilisation générale. Ils rejoignent la région du col du Bonhomme dès le début du mois d’Août avec l’ordre de ne pas dépasser la frontière. Le 4 août, ils aperçoivent quelques hommes en gris longeant la forêt, le lendemain c’est le baptême du feu et déjà le premier tué (côté allemand) et les premiers blessés (français et allemands).

Première blessure à l’épaule

Le 20 aout 1914, le 158 ème RI doit occuper la cote 500 entre Reigensthal et St Léon. L’ennemi est bousculé sous un feu croisé de mitraillettes et de fusillade. Il laisse de nombreux morts sur le terrain et 30 prisonniers. Le 21 aout 1914, Etienne Bouton est blessé à Abreschviller. C’est une plaie à épaule droite qui va l’éloigner du front, peut être liée au combat à la baïonnette .

 

La différence entre fiche matricule et état de services

D’après sa fiche matricule , on apprend les renseignements suivants.

Il est évacué à l’hôpital du Moulin où il reste jusqu’au 13 septembre avant de rejoindre Lyon : Desgenettes, Ste Foy les Lyon et Ecole de Santé militaire (avenue Berthelot). La fin de son séjour se termine par une permission de 6 jours du 11 au 17 janvier 1915 qu’il passera peut être à Grury.

Par contre ses états de services sont plus complets.

Son séjour à l’hôpital commence à Moulins (03) du 24 aout au 12 septembre 1914. Il rentre au dépôt puis il part à Desgenettes à Lyon où il séjourne jusqu’au 2 octobre. On le retrouve à Caluire (69) pendant 6 jours avant son départ pour Sète (34) jusqu’au 27 octobre 1914. Pas de mention de l’école de santé, aucune trace de permission à cette période.

Retour au front ?

18 janvier 1915 : « la neige est tombée abondante pendant la nuit ». Selon sa fiche matricule Etienne Bouton rejoint le front après sa permission. Mais le 158 ème a bien bougé depuis son départ : les Vosges, la Meurthe et Moselle, la Marne, la Belgique, les Flandres… Les hommes sont à Villers Chatel (62) et le médecin major vient d’organiser dans son cantonnement des douches à eau chaude.

 

Les batailles se succèdent

Le régiment d’Etienne Bouton participe à de nombreuses batailles comme celle de la prise de l’éperon sud de notre Dame de Lorette le 15 mars 1915 dont l’article paru dans « l’écho de Paris » est conservé dans le journal de marche.

En septembre 1915, c’est l’attaque du bois en Hache qui provoque de grandes pertes dans le régiment.

Où est Etienne ?

Selon sa fiche matricule , il est au front, cependant son « état de services » précise que l’extraction de son projectile a lieu à l’hôpital Desgenettes du 25 aout au 14 septembre 1915. L’intervention est suivie d’une phase de convalescence à Lyon puis à Sète dans différents hôpitaux avant une permission de 7 jours et le retour à son détachement.

Etienne est peut être au front début 1916..

Le 7 mars 1916, les hommes sont acheminés vers Verdun où ils vont vivre une des batailles les plus meurtrières de la première guerre mondiale.

Ils repartent un mois plus tard pour la Marne avant de rejoindre dans la Somme.

Deuxième blessure

Le 18 aout 1916, le 158 ème RI quitte en auto son cantonnement pour rejoindre les tranchées dans le secteur de Soyécourt (80). L’attaque de la zone comprise entre cette commune et Vermandovillers débute le 4 septembre 1915 à 14H.

Etienne Bouton est blessé à la cuisse gauche par éclat d’obus. Sa fiche matricule évoque un passage à l’hôpital temporaire N°12 du Havre, un passage par l’ambulance 16/12 mais sans date. L’état de services parle de l’hôpital de Compiègne….

Le soldat reste en convalescence pendant 20 jours (15 jours selon l’état de services) à compter du 5 novembre 1916. Il rejoint son régiment le 28 novembre de la même année.

Le 158 ème rejoint la Haute Saône un mois plus tard. Dès février 1917, il reste entre ce département et l’Alsace. Les conditions de voyages sont difficiles avec les routes verglacées.

Le chemin des dames

Au printemps 1917, le régiment est acheminé par étapes jusqu’au chemin des dames dans l’Aisne.

Etienne Bouton est cité à l’ordre du régiment le 30 mars 1917 :

« très bon soldat courageux, dévoué, a été blessé deux fois ».

Il est promu soldat de 1 ère classe le 16 mai 1917.

Une répétition grandeur nature

L’attaque du 23 octobre est préparée avec minutie pendant 2 mois. Selon l’historique du régiment, elle est même répétée à l’arrière avec un terrain aménagé. « Qu’est ce qu’ils vont prendre » se disent les hommes à quelques minutes de l’heure de début du combat.

Etienne Bouton disparait le 23 octobre 1917 dans le combat de Chavignon dans l’Aisne. Il avait 25 ans. Son acte de disparition est signé du lieutenant Cotinaud en décembre 1917.

Le jugement de décès est rendu quelques jours avant Noël.

Etienne Bouton est le 54 ème mort pour la France de Grury. Son frère Jean Marie est décédé un mois plus tôt, le 21 septembre 1917.

 

Sources 5E227/12-AD71, 1R-RM Autun 1912-AD71, 3U301-AD71, 26N700/10 à 13-sga mémoire des hommes, Historique du 158 ème RI

 © 2017 Généalanille - Article publié le 23 octobre 2017

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