Paul Beck est né le 24 juin 1855 à Colmar (68) d’Alexandre Beck et de Marie Ligier. Célibataire, il habite au 64 cours Vitton à Lyon. Il est dessinateur et journaliste, et a participé pendant 6 semaines au journal la Comédie politique.
Paul Beck est arrêté le 15 octobre 1883 vers à 4H30 dans les « cabinets d’aisance » côté dames de la gare Perrache qui étaient fermés à clé, et où il a accédé par escalade et en passant par deux vasistas à 2 mètres de haut.
Les gardiens de la paix Croibier et Juliand qui le ramènent au poste sont probablement heureux que la surveillance des lieux ait porté ses fruits. Depuis 2 mois en effet, le gazier de la compagnie se plaignait quelqu’un s’introduisait dans la nuit dans ces lieux car le bec de gaz de ces cabinets était dérangé.
Mr Beck, interrogé, a expliqué qu’il passait la nuit dans les toilettes car il n’avait pas payé son propriétaire et qu’il attendait d’avoir de l’argent pour rentrer dans sa chambre.
En le fouillant, les policiers trouvent sur lui des pièces qui paraissent fausses et dont la plupart sont au moins très anciennes et n’ont plus cours. Toutes sont en argent sauf une qui est en or.
Le commissaire effectue le relevé suivant :
La valeur nominale s’élève à 165,50 francs.
Paul Beck est également porteur de 4 clés, une machine américaine et une reconnaissance du mont de Piété du 11 octobre 1883.
Selon ses dires, Paul Beck a reçu 2 billets de banque de 100 francs deux jours plus tôt d’Eugène Ligier capitaine en retraite à Valleroy (54). Il a changé un premier billet à la Vogue de la Croix rousse à un individu qui vend des machines dites américaines à aiguiser qui demeurait dernièrement 27 Rue de l’hôtel de ville. Le deuxième billet a été échangé dans un restaurant mais il ne peut pas dire le nom.
Le commissaire lui fait remarquer qu’ il aurait pu rentrer chez lui puisqu’il avait de l’argent, mais Paul Beck rétorque que comme il était tard, il n’est pas rentré. L’avant-veille il n’avait pas voulu dormir dans sa chambre.
Le commissaire lui demande alors pourquoi il n’a pas été à l’hôtel . Paul Beck répond qu’il est sorti du cirque continental à 23H et il était trop tard selon lui pour aller à l’hôtel. Il précise qu’ il a voulu faire des économies parce qu’il a beaucoup de choses à payer. Le commissaire lui fait remarquer que dans ce cas, il a quand même dépensé 40 francs en deux jours en amusements divers à la vogue et ailleurs.
Paul Beck finit par avouer avoir volé ces pièces au palais st Pierre la veille mais ne dit pas comment il a fait. Il est conduit à la prison St Paul par le gendarme Comandy et écroué sous le numéro 12653.
Originaire d’Alsace devenue prussienne, Paul Beck dit avoir opté pour la nationalité française en janvier 1872 à Vesoul (70). Son père aurait opté en 1872 à Montpellier (34).
Le 18 octobre 1883, Paul Beck est extrait de la prison et explique la méthode qu’il a utilisée.
Le 14, il s’est enfermé dans un placard à 4H du soir au moment de la fermeture des portes du musée des beaux-arts et à 23H, après le passage de la ronde, il est sorti de sa cachette. Il s’est introduit à l’aide d’une escalade dans la galerie des antiques, a brisé une glace de la vitrine et a pris les pièces.
Pour sortir, il est passé par une fenêtre donnant sur la place des terreaux , est monté sur le rebord et s’est laissé glisser à terre par la conduite de gaz placée à côté du salon de propreté place des terreaux.
Les gardiens du musée affirment que le 15 octobre au matin, le concierge a ouvert comme tous les jours les portes entre 4 et 5H et qu’ils n’ont pas constaté la présence de clé dans la serrure ou quoi que ce soit d’anormal.
Jean Baptiste Lestra 37 ans, maitre plombier rue Longue est requis pour examiner les lieux. Il pose deux échelles sur la façade du palais des arts côté place des Terreaux et constate que la corniche du premier étage est un peu éraflée à l’angle. Sur la cimaise du soubassement à une hauteur d’1,75m, la pierre a été éraillée à trois endroits, probablement par des chaussures. Ce sont les seuls « dégâts » constatés.
Le plombier précise qu’il est possible pour une personne audacieuse (Paul Beck mesure 1,67m) de descendre le long des tuyaux à la force des poignets et fait reproduire à Louis Luchessa, 22 ans, son ouvrier, cette cascade sans peine.
Le procès
Paul Victor Joseph Alexandre retourne en prison et est condamné le 5 décembre 1883 par le tribunal correctionnel de Lyon pour avoir « soustrait frauduleusement des pièces de monnaie au préjudice de la ville de Lyon. » Il écope de 3 mois de prison et de 197,15f de frais de justice.
Il quitte la prison le 5 mars 1884 avec son chapeau noir, son paletot et son gilet marrons, son pantalon gris, sa chemise blanche et ses bottes.
Sources: 2Y168-AD69, 4M196-AD69, PER170/1-AD69, 3U342-AD69
© 2015 Généalanille Article publié le 15 mai 2015
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