Jean Gagnon est né le 20 aout 1879 au lieudit Busserolles à Uxeau (71) de Jean Claude Gagnon et de Marguerite Luard. Il est le dernier des enfants nés à Uxeau et le premier garçon viable. Avec ses trois sœurs ainées et ses parents, Jean Gagnon déménage ensuite au lieudit la Montagne à Maltat (71) où naissent les autres enfants (dont Léonard qui meure pour la France un an après son frère). La famille re-déménage au début du XXème siècle pour s’installer à Valency sur la commune de Grury (71).
Alors qu’il est cultivateur, Jean Gagnon part faire son service militaire le 15 novembre 1900 auprès du 37ème régiment d’infanterie et est libéré le 19 septembre 1903. Il se marie le 9 novembre 1907 à Grury avec Françoise Chatelot et leur fille Clémence nait le 6 aout 1908 à Grury. La famille habite le Champ du Moulin près du Bourg de Grury.
Quand sonne l’heure de la mobilisation, Jean Gagnon regagne le 63ème régiment d’infanterie territoriale le 6 aout 1914. Le régiment quitte Autun les 9 et 10 aout 1914 direction Besançon.
A l’arrivée, les cantonnements ne contiennent pas de paille pour que les hommes puissent se coucher et la réquisition du matériel manquant est difficile à mettre en œuvre du fait de la mobilisation sous les drapeaux des agriculteurs. Quelques hommes sont prêtés « aux cultivateurs locaux pour rentrer leurs récoltes » le 13 aout.
Des travaux de protection de la place sont débutés en parallèle de l’entrainement des hommes, de la mise en place de l’organisation et de l’augmentation des rations de pain grâce aux hommes boulangers du régiment.
Les premiers départs sont effectifs le 8 octobre 1914 vers le 156ème RI, le 9 octobre vers le 79ème RI et le 19 octobre vers le 60ème RIT parti le jour même sur le front. Quelques jours plus tard, plus de 800 hommes arrivent du dépôt d’Autun pour combler les vides des 3 détachements.
Le télégramme N°12523 1/11 du ministre de la guerre du 30 octobre 1914 va transformer le 63ème RIT en unités de campagne et envoyer les troupes sur le front. Les hommes inaptes à faire campagne seront utilisés pour les services de garde et les corvées mais « les hommes de cette section devront avoir été soigneusement visités et contre visités pour éviter toute simulation . »
Le 6 novembre 1914, 75 hommes qui avaient précédemment servi dans les régiments de chasseurs à pied sont versés au 15ème bataillon de chasseurs à pied, alors que 39 hommes en sursis d’appel illimités sont renvoyés à Autun pour aller travailler dans les usines de Creusot.
Plus de 500 hommes supplémentaires arrivent du dépôt d’Autun le 14 novembre, puis une cinquantaine le 9 décembre. Le lendemain, 65 hommes considérés inaptes à faire campagne repartent à Autun.
Le 28 décembre 1914, 2093 hommes de troupes, 190 officiers et sous officiers, 125 chevaux et 37 voitures quittent leurs cantonnements autour de Besançon pour Roche et Thise (nord est de Besançon). La nuit du 2 janvier 1915 est meurtrière : le caporal clairon de la Motte St Jean et le soldat Voillot d’Epinac sont retrouvés calcinés suite à la destruction complète de la ferme occupée par une partie de la 5ème compagnie à Thise. Le régiment perd également des habits et 33 fusils dans l’incendie.
Il faut attendre le 6 février 1915 pour que l’ordre soit donné au 63ème RIT de quitter Besançon pour Ste Ménéhould (51) en train. Le matériel et les chevaux sont débarqués alors que les troupes continuent en train jusqu’à La Neuville au Pont.
Les hommes cantonnent à Vienne la Ville et attaquent dès le 10 février 1915 les travaux de tranchées à la cote 188. Le régiment voit ses premiers morts tués par un obus lors de la récupération par une « corvée » partie chercher une pompe à épuisement à Vienne le Château.
Les troupes continuent d’essuyer des tirs d’obus et on décompte des morts quasi tous les jours (dont la jument de la voiture médicale).
Les bataillons sont affectés à la construction d’abris à St Thomas et à la cote 163 le 20 février 1915. Les travaux se prolongent chaque jour jusqu’à ce que 3 obus de 77 tombent sur un groupe d’hommes en train de déjeuner dans la paille où ils construisent des gabions et des claies pour la consolidation d’une tranchée. Parmi eux se trouvaient Jean Gagnon.
Jean Gagnon décède à Vienne le Château le 23 février 1915 à 36 ans et son corps est enterré à St Thomas en Argonne dans la tombe N°68.
Dans le JO du 9 juin 1922, il reçoit la médaille militaire à titre posthume. Croix de Guerre avec étoile de bronze
Clémence Gagnon est adoptée comme pupille de la nation. Elle se marie quelques années plus tard (1925) avec Alphonse Briche.
Sources :
5E552/12-AD71, Recensements Uxeau-Maltat-Grury –AD71, 1R RM Autun 1899-AD71, 3R150-AD71, M642bis-AD71, 26N787/6 sga mémoire des hommes, site rosalielebel75.franceserv.com
© 2015 Généalanille Article publié le 23 février 2015
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