Instituteur et résistant : ce combattant de la seconde guerre mondiale est devenu résistant, une fois qu'il a été dégagé de ses obligations militaires. Entre difficulté de reconnaissance et ressources disponibles, comment retracer les parcours de nos ancêtres ?
Adrien Trinquier est né en 1908 dans le sud Aveyron. Il fait des études pour devenir instituteur et obtient son brevet élémentaire en 1924, puis son brevet supérieur 1927 et enfin son CAP en 1928.
Pendant sa carrière, il exercera à Mélagues, Fayet puis comme professeur au collège de Saint Affrique.
Adrien Trinquier est rappelé sous les drapeaux le 3 septembre 1939 dans les rangs du 281ème régiment d’infanterie. Il participe à la bataille des Alpes et est cité à l’ordre de l’I.D. (Infanterie divisionnaire) le 7 juillet 1940.
L’armistice est signé depuis le 22 juin 1940. Contrairement à beaucoup de combattants, Adrien n’est pas fait prisonnier. Il est dégagé de ses obligations militaires par le centre de démobilisation de Culoz (01) le 27 juillet 1940 et déclare se retirer à Saint Affrique.
De retour à Saint Affrique, Adrien entre en résistance à compter de janvier 1941 dans le réseau Combat. Il déclarera avoir diffusé la presse résistante et le journal Combat, avoir accueilli le responsable départemental des porteurs de journaux, mais aussi le commandant Charles à qui il a confié sa bicyclette pour ses déplacements. Par ailleurs, il était en relations constantes avec différents instituteurs résistants.
Enfin il a déclaré avoir accueilli des réfractaires au STO et les avoir redirigés pour se camoufler dans les maquis de Sylvanès.
Adrien Trinquier précise qu’il a été dans la résistance jusqu’au débarquement allié (*).
Le 1er mai 1949, Adrien Trinquier remplit le formulaire pour demander sa carte de combattant. Malheureusement celle-ci est refusée car son unité n’a été combattante que pendant 16 jours – du 10 au 25 juin 1940- ce qui est trop peu par rapport aux 90 jours requis.
Il fait une deuxième demande en 1951 mais cette fois ci pour la carte de combattant volontaire de la résistance qui a été créée par la loi 49-418 du 25 mars 1949.
La démarche est longue : il faut trouver des témoins qui peuvent confirmer ses dires et les attestations produites « sur l’honneur » doivent être contresignées par un responsable régional de « Combat ». Pour le dossier d'Adrien, c’est M. Freychet, ex-chef départemental de l’A.S Aveyron qui contresignera les documents.
Le dossier établi en 1949 ne sera validé que fin 1961. Et selon l’arrêté ministériel du 23 décembre 1949, les titulaires de la Carte de Combattant Volontaire de la Résistance ont droit à la carte de Combattant. Par conséquent, il obtient enfin la reconnaissance de son statut d’ancien combattant.
Adrien Trinquier part à la retraite en 1964 et décède 10 ans plus tard.
Outre les fiches matricules (et surtout les livrets militaires), différentes ressources sont disponibles pour en savoir en peu plus sur les parcours des anciens combattants de la guerre 39-45.
Il faut en priorité déterminer, en fonction de l’âge et du sexe, si la personne a été mobilisée, prisonnière de guerre, volontaire ou requise pour le travail en Allemagne, contrainte aux chantiers de jeunesse ou au STO, persécutée, entrée en résistance ou collaboratrice (de gré ou de force) avec l’ennemi, camouflée, fusillée, etc. Selon la situation, les ressources ne sont pas les mêmes.
Du côté de la reconnaissance, par exemple, via la délivrance de titre d’ancien combattant, de pupilles de la nation, de médailles, il faut garder à l’esprit qu’un certain nombre de dossiers ont été refusés du fait de la courte durée de la guerre (1939-1940) et donc d’une présence restreinte dans des unités combattantes ou dans le maquis.
N’oubliez pas pour les actes de résistance de croiser les témoignages. Une attestation en faveur de votre ancêtre doit vous amener à consulter le dossier de la personne qui a fait cette déclaration. Vous y trouverez peut-être un témoignage croisé en retour.
Enfin, n’oubliez pas la presse, les revues et réunions d’anciens combattants et toutes les ressources en ligne (Croix Rouge, Base Arolsen, recensements de fusillés, de monuments, livres de marches, journal officiel, etc).
Une indexation systématique des documents et éventuels dossiers d'anciens combattants (quel que soit leur statut et le résultat de leur dossier), mais aussi de celles et ceux qui ont été résistants, soumis au travail obligatoire et au STO, reconnus morts pour la France, pupilles de la Nation, contraints aux chantiers de jeunesse, réquisitionnés pour rester à leur poste, réfugiés, prisonniers de guerre, assignés à résidence, victimes civiles, etc. est faite dans les personnes présentes (pendant ou après le conflit) en Aveyron. Une petite partie de ce travail est mis à disposition via la base de données http://base-genealogie.genealanille.fr/
(*) Pour prétendre à la carte de Combattant Volontaire de la Résistance, le demandeur doit
- soit, si ses services dans la Résistance ont été homologués, avoir appartenu pendant trois mois au moins avant la libération, à une unité combattante
- soit, si ses services dons la Résistance n'ont pas été homologués, fournir deux attestations circonstanciées et validées, certifiant son activité résistante pendant trois mois au moins avant le 6 juin 1944, date du débarquement des Alliés en France
© 2023 Généalanille
Article publié le 28 mai 2023
Cet article a été réalisé dans le cadre du challenge UproG de mai 2023 sur le thème imposé "un combattant de la seconde guerre mondiale".
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