Des réfugiés si mal accueillis dans un petit village en 1915. C’est ce qui est arrivé dans l’Aveyron. Quels mauvais souvenirs pour ces malheureux déjà bien mal en peine!
4 mai 1915. 70 réfugiés du nord de la France viennent d’arriver par le train dans l’Aveyron. La répartition est déjà faite et un petit village se voit attribuer 20 personnes. Malheureusement, un homme a changé de wagon en cours de trajet et il est séparé (provisoirement) de sa femme. L’erreur sera réparée dès le lendemain.
Le maire du petit village était prévenu de l’arrivée de ces réfugiés mais il était absent. Ce sont donc les chauffeurs qui ont géré la répartition .
Mais dès 21H , une réfugiée accompagnée de son fils de 11 ans et de sa fille de 7 ans sont retrouvés 8 km plus bas , en pleurs, à rôder dans les rues du chef lieu de canton. Impossible de comprendre ce qu’ils disent tellement ils ont du chagrin. On les soigne, on les nourrit et pour cette nuit ils seront hébergés à l’hôtel.
Le lendemain, elle peut enfin raconter. Elle parle mal le français (un ch’ti accent) mais le comprend très bien.
Le maire et le curé ont accueilli les réfugiés dans une auberge et ont décrété que cette femme serait séparée de ses enfants. Le curé a même ajouté « il faut abandonner vos enfants, on va les employer à garder les troupeaux. Vous ne les verrez plus. Vous allez signer un papier comme quoi vous consentez à vous séparer d’eux. »
Le curé s’énerve et gifle le garçon avant de le mettre à la porte ! La femme et la fille quitte les lieux en pleurant et reprennent la seule route pour rejoindre la première ville.
Le maire justifie le lendemain que la femme était de mauvaise vie et que ses enfants étaient de la graine d’apache. Il demande qu’on lui retire ces réfugiés et qu’on place le fils en maison de correction. Par ailleurs, il profite de la voiture pour renvoyer une autre famille, pour qui il n’a pas de place !
Le 8 mai, une jeune réfugiée de 17 ans avoue au commissaire de police qu’elle préférerait être rapatriée chez elle (dans les bombardements) que de rester dans ce petit village.
Le jour de leur arrivée, elle a été conduite avec 5 autres habitants de sa commune du Pas de Calais à 1 heure de route du village d’accueil. 6 personnes dans une chambre à coucher sur de la paille (3 bottes par personne, mais ce n’est pas le confort d’un lit).
Depuis personne ne s’est préoccupé des réfugiés. Une voisine du hameau a juste prêté une casserole et une marmite.
Quelques jours plus tard, après des plaintes des réfugiés, on leur a proposé une chambre avec deux lits…. toujours pour 6 personnes. 3 personnes par lit et dans la même pièce, c’est trop ! La jeune réfugiée a quitté le village et souhaite être placée ailleurs.
Le 5 juin 1915, c’est une deuxième famille qui se plaint. Un couple et le frère du mari ont été placés dans le même petit village chez un homme vivant seul. La femme réfugiée a fait le ménage et l’entretien de la maison, les hommes ont pioché une vigne de 1500 pieds de ceps, ont fait le jardin, etc. Mais l’hôte ne leur donne pas de quoi se faire à manger (bien qu’il touche l’allocation des réfugiés).
Alors le frère est parti se placer ailleurs. Pour le couple, il faudrait leur trouver quelque chose avant qu’ils ne meurent de faim. Ils finiront par être recasés dans une ville.
Ce petit village est probablement une exception et il y a fort à parier que de nombreux réfugiés ont pu trouver secours et bon accueil en Aveyron pendant les deux guerres mondiales.
D’après le commissaire de police, le maire (et peut être le curé) s’attendait plutôt à recevoir des hommes valides et vigoureux pour faire les travaux des champs. A cette période, les hommes étaient malheureusement dans les tranchées.
Et pour vos ancêtres? Voyez la fiche astuce.
© 2020 Généalanille - Article publié le 27 septembre 2020
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