Le cimetière est censé être le lieu du dernier repos. Cependant, il est parfois l’objet d’un contentieux quand la famille conteste l’esthétique du monument funéraire.
Le sieur P, entrepreneur de monuments funéraires reçoit la commande de Mme veuve C pour un monument funéraire . Le devis s’élève à 2 200 francs, transport compris.
Le monument est terminé fin décembre 1936 et installé dans le cimetière de la commune. Neuf mois plus tard, l’entrepreneur n’a toujours pas été payé . Il porte l’affaire en justice et demande 500 francs de dommages en plus du montant de la facture.
Mme veuve C s’explique. Le premier devis était de 2000 francs pour un monument imitation granit et il a été porté à 2200 francs en accord entre les deux parties….. Mais les travaux n’ont pas été à la hauteur … ou plutôt à la longueur ! Les deux côtés sont trop courts et restent en retrait de plusieurs dizaines de centimètres par rapport à la porte.
Les pierres en simili granit ont été remplacées par un bloc en ciment… moins cher.
De plus, Mme veuve C. voulait une jardinière devant le monument, l’entrepreneur en a profité pour faire en sorte qu’elle remplace la porte du caveau. D’où des problèmes d’étanchéité à prévoir.
Et puis la fosse n’est pas assez profonde , comment mettre deux cercueils dans ces conditions ? Et puis le monument a « une apparence esthétique des plus discutables »… Enfin, ce n’est pas la bonne couleur de granit par rapport à l’échantillon prévu !
Alors la justice fait son travail. Elle entend deux témoins fournis par l’entrepreneur , un tailleur de pierre et un marchand de cycles. Les deux précisent que la veuve voulait un monument dit « coffret parisien ».
Puis c’est au tour des témoins fournis par la veuve : une voisine et une confectionneuse de chapeaux. L’une se souvient très bien que Mme C avait commandé le même monument que celui de Mme B « mais avec deux tours de moins » et avec une porte en marbre. Puis elle avait changé d’avis et voulu une porte en ciment. L’autre faisait remarquer que le choix du monument était fait au cimetière et pas dans le catalogue qu’on lui avait demandé de transmettre à la veuve.
Un expert est nommé et il se rend au cimetière prendre des mesures précises du monument. Et il y a des critiques !
L’enduit en ciment dans le fond du caveau n’est pas fait. La pierre à l’arrière n’est pas décoffrée et il manque de l’enduit. Sur le dessus, la pierre tombale a reçu 3 épaufrures dont deux ont été réparées au ciment. La jardinière à l’avant n’a pas d’orifice. En cas de gel, la pierre va immanquablement éclater et faire entrer de l’eau dans le caveau.
Mme veuve C avait demandé que la porte du caveau soit indépendante de la jardinière mais l’entrepreneur répond que « le coffret parisien est ainsi construit ».
A l’avant du monument, deux avants corps ont été construits en béton. C’est moche selon Mme C, mais il parait que c’est le curé qui a voulu cet allongement pour que le monument soit aligné avec les autres tombes…
L’expert évaluera à 500 francs les travaux et moins values (joints, épaufrures…) liés à ces travaux peu soignés. Ses honoraires s’élèveront à 405 francs. Le tout sera à la charge de l’entrepreneur… pour que la famille ait enfin accès à un dernier repos!
Sources: 10U16/68-AD12
© 2018 Généalanille - Article publié le 25 février 2018
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