Mise en page du blog

Le retour des prisonniers

Deux prisonniers de guerre en Allemagne pendant la seconde guerre mondiale sont libérés et interrogés par les gendarmes de Saint Geniez d’Olt selon la procédure qui leur est imposée.

Théophile, 43 ans, 5 mois en Allemagne

Théophile, classe 1917 a été fait prisonnier le 10 juin 1940 à Combourtillé (35) alors qu’il était affecté au dépôt d’infanterie N°66 de Mayenne. Il est libéré le 24 novembre 1940.

Officier  de réserve, il est en convalescence de 30 jours à St Geniez. Il est interrogé sur ses conditions de détention.

" J’ai séjourné du 7 juillet au 24 novembre 1940 au camp de Weinsberg situé à 4 km de Heilbronn (Wurtemberg). L’effectif des militaires français internés dans ce camp était d’environ 1000 officiers et 300 soldats (ces derniers non ordonnancés). Nous étions logés dans des baraques construites en briques et en bois, couchés sur des chalits en bois avec paillasse et deux couvertures. La nourriture qu’on nous servait était bonne et bien préparée; elle était composée principalement de choux et pommes de terre, rarement de viande. Nous avions un cinquième de boule de pain par jour et par hommes.

 Il y avait un lavabo dans chaque baraque ainsi que des water-closed. Nous avions une douche chaude par semaine. Le service médical était assuré par des médecins et des infirmiers français. Je n’ai pas eu connaissance qu’il y ait eu des mauvais traitements d’exercés contre des prisonniers.

Un lieutenant français a tenté de s’évader mais a été repris presque aussitôt: comme sanction, il a été changé de camp.

Un service religieux avait lieu journellement dans le réfectoire transformé en chapelle. Nous avions toute liberté pour assister aux offices.»

Maurice, 29 ans, 6 mois en Allemagne

 Maurice, classe 1932 a été blessé et fait prisonnier le 4 juin 1940 à Dunkerque alors qu’il appartenait au 122 ème RI. Il a été libéré pour blessures le 27 janvier 1941.

 Le soldat de 2ème classe est interrogé sur ses conditions de détention.

 «J’ai séjourné en captivité du 5 juin 1940 au 27 janvier 1941 au camp de Dusseldorf (Allemagne) situé dans un bois de sapins à 50 kms environ de cette ville.


Du 6 juillet 1940 au 25 novembre, date à laquelle j’ai rejoint le camp, j’ai travaillé dans une ferme.


L’effectif des militaires français internés dans ce camp était de 30 000 soldats environ. Nous étions logés dans des baraques en planches, couchés sur la paille et avions deux couvertures.


La nourriture laissait à désirer; le matin nous avions un quart de café, à midi pommes de terres avec choux sans pain ni viande; le soir un morceau de boudin ou de la margarine avec 50 grammes environ de pain noir. Nous n’avons jamais touché des effets. Nous étions bien traités mais en cas d’évasion, la sanction était de 8 jours de prison et en cas de récidive envoi dans un camp de concentration.


Seuls les blessés et malades ont été libérés; le service religieux était célébré tous les dimanches en plein air par un prêtre français.


Des avions anglais survolaient presque journellement et principalement la nuit la ville de Dusseldorf où plusieurs usines ont été bombardées.» 

Des conditions différentes

D’autres prisonniers ont été libérés mais ces deux interrogatoires sont les seuls conservés pour la période 1940-1941 de cette gendarmerie. Ils sont des témoignages importants et une ressource intéressante pour compléter un arbre généalogique.

 © 2020 Généalanille - Article publié le 16 mars 2020

28 déc., 2023
Si vous recherchez des informations sur votre ancêtre enfant de l'assistance, pensez à chercher la nourrice et la famille d'accueil pour débloquer de nouvelles pistes.
Médailles militaires
29 nov., 2023
Une distinction militaire ne doit être portée que par la personne à qui elle a été attribuée. Sinon, le fautif peut être condamné pour port illégal de médaille militaire.
Rodez
31 oct., 2023
L'ancienne mairie, l'ancienne poste, l'ancien palais de justice, etc. Tous ces bâtiments qui ont changé d'usage et de destination peuvent vous aider dans un autre domaine : la datation de documents figurés.
19 oct., 2023
Le statut des enfants moralement abandonnés est défini dans la loi du 24 juillet 1889. Cette nouvelle catégorie d’enfants assistés s’inscrit dans la protection de l’enfance face à des parents indignes ou devenus incapables de diriger et surveiller leur progéniture.
Ancêtre tatoué
10 oct., 2023
Avez-vous un ancêtre tatoué ? Quelle est la probabilité que ce soit le cas ? Comment retrouver des traces de ce tatouage ?
Eclair
02 oct., 2023
Avez-vous imaginé que la réfection d’une matrice cadastrale a pu être utilisée pour les incidents climatiques subis par vos ancêtres ? Voici un exemple issu des archives.
soutien de famille
25 sept., 2023
Pourquoi faut-il porter son attention sur un ancêtre soutien de famille dans les archives militaires ? Quelles informations peut-on apprendre sur l’environnement familial ?
Pinou
18 sept., 2023
Leur surnom est Pinou, Fifine, Dudus, Quéquet, etc. Ce sont des personnalités locales, connues de tous, mais quelles traces ont-ils ou vont-ils laisser dans les archives ?
Matrice cadastrale
11 sept., 2023
Si vous utilisez régulièrement les matrices cadastrales, vous avez probablement déjà constaté qu’il existe parfois une contraction entre les propriétaires indiqués et la réalité. Faut-il faire confiance à la matrice ou au contraire l’éviter ?
écoliers
05 sept., 2023
Vous avez un ancêtre instituteur ? Pensez à rechercher l’envers du décor : les demandes non satisfaites, les plaintes, les interventions politiques …
Voir plus d'articles
Share by: