Henri Fontaine est le 57ème mort pour la France de la commune de Grury. Il est né le 14 novembre 1893 au hameau de Bousseloup et est le 3ème fils des quatre enfants Louis Fontaine et de Pierrette Luard.
La classe 1913 a la particularité d’avoir été incorporée dès le mois de novembre 1913 , soit un mois après celle de 1912.
Henri Fontaine rejoint le 10 ème régiment d’infanterie et appartient à la 10 ème compagnie. Il écrit régulièrement à sa famille.
Le 10 ème régiment d’infanterie quitte Auxonne le 05 août 1914 vers les Vosges et débarque à Charmes dès le lendemain matin. Les hommes avancent vers l’Est. Un mois plus tard, Henri Fontaine est blessé par balle au bras droit dans le secteur de la mare aux vaches mais il est noté disparu sur le journal de marche du régiment
Il retourne au front au plus tard dans le mois qui suit puis écrit le 18 novembre 1914 :
« Il ne fait pas chaud aujourd’hui. Il a gelé . Nous n’avons pas eu trop chaud dans les tranchées. J’ai un couvre pied et une couverture que j’ai reçu de chez nous. [..] Il a tombé de la neige le 15 puis il a tombé de l’eau. […] Qu’est ce que vous voulez que j’en pense, je crois que ce n’est pas encore fini et sans doute il en a encore pour longtemps. Et il ne faut pas comparer 1870 à aujourd’hui. […] Comme il fait froid, les nuits j’ai mal aux dents et je ne peux pas les faire arracher. »
Le 21 décembre 1914, il écrit ;
« Pour le moment il y a beaucoup de malades qui entrent à l’hôpital, je vais vous dire que la fièvre typhoïde commence à entrer dans les rangs de notre armée. […] Quant à moi, j’y suis été vacciné au mois de mai dernier, je pense qu’on ne vaccinera pas une seconde fois. Je n’y tiens pas non plus, il fait assez mail, ils font 4 injections derrière l’épaule à 8 jours d’intervalle. […]
Le 25 décembre 1914, jour de Noël :
« Nous voilà bientôt au nouvel An . Je vous exprime mes meilleurs vœux de bonne année à chacun de vous, il faut espérer que nous nous retrouverons un jour, nous ne le savons pas, il n’y a que le Bon Dieu qui le sait. »
La famille aura peut être reçu les vœux à temps en Saône et Loire, mais le courrier au front a été en retard suite à une grande quantité de lettres envoyées aux poilus.
Le 10 ème régiment d’infanterie est dans le secteur de la forêt d’Apremont au début de l’année 1915.
« Il pleut ces jours là, il tombe même de la neige » écrit Henri le 14 février. « Nous sommes mieux nourris que le début et le pain est assez bon et n’a rien à comparaitre à côté du pain des Allemands. J’en ai mangé […] il était aussi noir que la cheminée et était amer. »
Le régiment a passé 10 jours à Commercy pour se faire vacciner contre la typhoïde. Henri plaint les réfugiés qui ont été évacués.
Très occupé, Henri n’a pas le temps d’écrire. Il se cache au passage des aéros qui volent constamment et annonce probablement sa nomination comme caporal le 18 avril 1915.
Le Caporal Fontaine est blessé à la région cervicale et au thorax le 17 juin 1915 alors qu’il était aux avants postes du bois d’Ailly.
Il est évacué à Bourgoin Jallieu et écrit qu’il ne peut pas marcher. Le voyage l’a aussi beaucoup fatigué et la blessure lui a déclaré des rhumatismes… il n’a que 22 ans…
Il retourne à sa caserne à la fin de l’été avant de passer la visite qui déterminera s’il repart au front ou non. Il écrit plusieurs fois depuis Auxonne et Dijon en fin d’année 1915 et espère obtenir une permission pour Noël.
Henri Fontaine passe au 211 ème régiment d’infanterie le 24 mars 1916 puis au 220 ème RI un mois plus tard. Il participe probablement à la bataille de Verdun.
Le courrier est plus rare en cette année 1916
Henri Fontaine est nommé Sergent le 12 avril 1917.
En fin d’année il est affecté au 283 ème régiment d’infanterie qui est dans l’Aisne. Il y dort la journée et veille la nuit.
« Il a fallu s’habituer, moi qui n’avait pas veillé comme ça il y a 10 mois. »
Les hommes ne peuvent pas faire de feu en ce mois de décembre 1917 à cause de la lueur la nuit et de la fumée le jour. Henri écrit « nous sortirons d’ici aussi blancs que de la neige , on ne voit pas le soleil puisque le jour on ne peut pas sortir à moins qu’il y aie des brouillards. Ce n’est pas toujours intéressant la guerre et même jamais. »
Le 283 ème régiment est dans l’Oise en cette année 1918. Le 10 juin 1918, à la Folie près de Margny les Compiègne, Henri Fontaine est tué par éclat d’obus . Il est décoré de la croix de guerre.
Son corps est rapatrié le 30 avril 1921 et il repose au cimetière de Grury.
Sources : 5E227/13-AD71, 1R RM Autun 1903-AD71, 26N584/1 à 5, 26B718/13, 26N738/7–sga mémoire des hommes
© 2018 Généalanille - Article publié le 10 juin 2018
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