De l’inhumation dans les églises à celle dans les cimetières, de la création de la concession individuelle à l’autorisation de la crémation, un bref aperçu des sépultures de nos ancêtres.
La déclaration du Roi du 10 mars 1776 concernant les inhumations est claire : pour des raisons de salubrité les défunts doivent être enterrés en dehors de l’église .
Cependant, quelques personnes sont exemptées de cette règle comme les archevêques, évêques, curés, fondateurs des chapelles et hauts justiciers avec la condition d’être enterrés dans des caveaux à 6 pieds sous terre .
Du côté des registres paroissiaux , à part ces exceptions, les actes de sépulture égrènent invariablement « a été inhumé dans le cimetière de la paroisse. »
Le décret impérial du 23 prairial an XII mettra fin à cette inégalité en interdisant toute inhumation dans les églises.
C’est aussi le décret impérial de 1804 qui va imposer l’éloignement des cimetières avec une distance minimale de 35 à 40 mètres des habitations.
Pour les cimetières existants, il est prévu de les fermer sans rien pouvoir y faire pendant 5 ans. Au-delà, ils pourront être affermés.
Autour de l’église avant 1804, le cimetière s’éloigne du centre du village pour des raisons d’hygiène.
Pour imaginer le lieu de sépulture de nos ancêtres, il faut envisager d’étudier l’évolution de la taille du cimetière . Car l’explosion démographique d’un lieu va de pair avec l’augmentation des décès.
De plus, le regroupement des hameaux fait naitre de nouveaux cimetières, parfois de manière illégale. C’est le cas par exemple de Capdenac Gare, paroisse érigée en 1868, dont les défunts étaient enterrés par tolérance dans le cimetière de la paroisse de Saint Julien d’Empare. Le curé, n’y tenant plus, lança une souscription pour acheter un terrain pour inhumer ses paroissiens. Et il fallu bien des années pour que la commune puisse reprendre l’autorité sur ce cimetière comme le prévoyait la loi de 1804.
La loi n’empêche pas d’inhumer une personne en dehors d’un cimetière sous réserve d’un emplacement éloigné de toutes villes et d’une autorisation de préfet.
Les demandes de cimetières privés conservés dans les archives concernent principalement des communautés religieuses. Il existe parfois des demandes particulières.
François Casimir Moins sollicité le préfet de l’Aveyron le 11 juin 1878 pour pouvoir être inhumé dans sa propriété proche de la gare de Villeneuve. Le terrain est éloigné de toutes villes et bourg, le sous préfet n’émet pas d’objection. L’avis du préfet est favorable sous deux conditions que le terrain affecté à la sépulture soit clos de murs de hauteurs suffisamment pour qu’aucune indécence ni violation ne soit commise et bien entendu de respecter l’autorisation d’inhumation le cas venu.
La difficulté de ces demandes particulières est évidemment la transmission du patrimoine qui doit rester dans la famille…
La loi de 1804 règlemente également l’organisation du cimetière par le creusement de fosses.
Elle prévoit aussi la possibilité d’acheter des concessions privées.
Des conventions sont établies entre les communes et les particuliers et le double de certaines sont conservés dans les archives. 15 ans, 30 ans, perpétuelle, le choix de la durée est lié à l’attachement de la personne et du lieu et surtout à ses moyens financiers.
Le tarif est décidé par délibération du conseil municipal mais la loi du 24 juillet 1867 régit la répartition : 2/3 reviennent à la commune et 1/3 au profit des pauvres ou à des établissement de bienfaisance.
Les concessions seront ornées selon les moyens, les habitudes locales et les périodes de simples croix, dalles ou de riches sculptures et décorations.
Mourir coûte cher et pas uniquement à notre époque. En 1890, un homme décide de creuser lui-même la tombe de sa défunte épouse. Cela reste une exception.
L’autorisation de la crémation est accordée par la loi du 15 novembre 1887 sur la liberté des funérailles.
Elle n’est mise en application qu’à compter de la loi du 27 avril 1889 qui légifère sur le sujet en titre III.
L’église catholique continue de recommander l’inhumation. A partir du 8 mai 1963, elle n’interdira plus la crémation (article 1176-3 du Code de Droit Canon).
En Aveyron, il faut attendre 2004 pour voir l’ inauguration du premier crématorium dans le département. Il est localisé à Capdenac-Gare.
© 2016 Généalanille - Article publié le 28 octobre 2016
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