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L’instituteur qui laisse manger les gouters des enfants par des chats !

Il veut un poste à Lyon, il est muté au sud du département.

Auguste Benoit Glénat est né le 6 novembre 1857 à Lyon 5ème de Joseph Marie Glénat 47 ans, ouvrier en soie, et de Jeanne Tyran 43 ans, aussi ouvrière en soie.
Il passe son certificat d’études et fait une première demande d’emploi pour devenir instituteur. Elle est refusée par manque de diplôme.
En 1880, il est exonéré du service militaire comme soutien d’une mère âgée et sans ressources (son père vient de mourir en juin), et il refait une nouvelle demande et obtient un poste de stagiaire, non pas à Lyon comme il le souhaite, mais dans le sud du département à Condrieu.

Cinq ans dans la vallée du Rhône.

A Condrieu, il épouse en avril 1882 Eliza Decotte, brodeuse sur tulles née le 30 décembre 1863 à St Amand Roche Savine dans le Puy de Dome, fille de Barthélémy Decotte marchand chiffonnier et de Marguerite Rouhet ménagère.
En juillet 1882, il obtient son brevet élémentaire et devient instituteur. Deux de ses enfants naissent à Condrieu (Barthélémy Joannès en 1883 et Joannès Marc en 1884) alors qu’il cherche à obtenir sa mutation à Lyon pour rejoindre sa mère malade.

Des côtes du Rhône au Beaujolais

En 1885, il ne cherche plus à enseigner à Lyon mais à être titularisé. Ayant raté au moins deux fois son brevet supérieur, il devient directeur d’école dans le Beaujolais à Taponas.
Le nombre d’élèves inscrits n’a pas supérieur à celui de Condrieu, par contre l’absentéisme y est plus fort.
Sa fille nait à Taponas en 1888. Son salaire n’évolue pas, mais il complète ses revenus grâce au secrétariat de la mairie. Six mois plus tard (1er juillet 1888), il est nommé directeur à Vermont (Villié Morgon) car il se plaint de l’humidité et de l’insalubrité de son logement.
Il demande dès 1890 sa mutation vers Lyon où une commune proche du Rhône pour se rapprocher de sa famille ou celle de sa femme. Sa demande fait suite aussi à ce constat : « il nous serait impossible de vivre plus longtemps à Vermont je n’ai plus de leçons à donner et Mr le Maire en me sortant le cours d’adultes a cru devoir retrancher 500 kg de charbon en sorte que la quantité fournie est insuffisante pour le chauffage de la classe. »

Jamais affecté où il souhaite, il créée la polémique

En 1891, n’ayant pas eu gain de cause, il sollicite l’école d’Ampuis (vers Condrieu dans le sud) et il atterri à Montagny dans les monts du Lyonnais.
En 1892, il demande à partir de Montagny sans précision et en 1893 il se plaint de l’exigüité de logement pour son couple et ses 3 enfants. Il renouvelle sa demande quelques mois plus tard et est affecté à Chevinay plus au centre du département.
En 1895, c’est le maire qui demande son changement suite à son attitude et son absence de compétences. Mr Glénat est accusé d’avoir frappé un élève. Après enquête, de Mr l’’inspecteur, l’enfant « a reconnu en présence de son père que l’égratignure qu’il portait un peu au-dessus de la tempe n’était nullement le fait de l’instituteur. »

D’autres postes et un deuxième incident

Le 1er septembre 1895, Mr Glénat devient directeur à St Martin de Cornas (commune rattachée à Givors en 1964). C’est dans cette commune que naitra son 4ème enfant Pierre Gabriel le 1er mars 1896.
Il part à quelques kilomètres, à Chaussan le 1er octobre 1897 et subit en 1899 une plainte du maire et de 19 parents d’élèves. « On l’accuse de ne pas obtenir assez de progrès, de faire payer trop cher les fournitures classiques, de ne pas permettre aux enfants de loger les paniers dans la classe de telle sorte que les repas des élèves disparaissent quelquefois soit que les chats et les chiens les dévorent, soit que les grands élèves les pillent. »
La pétition s’avérera avoir été signée par des parents favorables au maire et pas forcément contre le directeur.

Il subit les mutations

Mr Glénat tombe malade fin décembre 1899. Il ne fera plus aucune demande de changement et subira ses mutations en fonctions des incidents de sa carrière.
Il arrive après plusieurs jours de retard (au moins une semaine) à son nouveau poste à Villeurbanne, subit une inspection très négative un mois plus tard et est finalement muté dans une autre école de Lyon (St Clair) parce qu’il n’est pas capable de gérer une classe de 86 élèves. Cette affaire provoque un tollé dans les familles des parents d’élèves qui refusent son changement d’affectation et signant à nouveau des pétitions (53 familles). Mr Glénat propose sa démission en septembre 1901 et sera finalement réaffecté à Villeurbanne un mois plus tard, probablement grâces à ses cours de musique (violon) et à l’appui du maire de la ville.

Sa dernière affectation et la perte de ses fils

Le 1er novembre 1901, il est directeur à Charpennes (Villeurbanne). Sa dernière affectation durera 21 ans.
Ayant eu 1 fille et 3 fils, il perd tous ses garçons à la guerre, Barthélémy le 14/02/1915 à Strasbourg, Joannès Marc 02/05/1918 à l’hôpital militaire de St Omer (62) et Pierre Gabriel le 28 avril 1916 à Miribel (01)
A partir de 1905, Mr Glénat est souvent malade : bronchite, grippe. En novembre 1906, abcès dentaires et abcès du conduit auditif. En 1908, maux de dents, grippe infectieuse.
En 1915, il déprime suite aux décès de deux de ses fils.
En 1921, sa femme est toujours malade suite à la perte de ses trois fils.
Il part à la retraite le 1er décembre 1923 à 66 ans après 40 ans 5 mois et 10 jours de service.

 Sources: 1T5217-AD69, 2 E 1147-AM Lyon, 4 E 7282-AD69, 4 E 7291-AD69, 4 E 11222-AD69, Sga, 1R0171-AD01
© 2014 Généalanille - Article publié le 16 avril 2014

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